Chronique | Djinn - "Fuck Vessel" (album, 2015)



Djinn - Fuck Vessel (album, 2015)

Tracklist :

 Introduction
I - Blood In The House of the Holy
II - Congregation of the Sick
III - In The Night
IV - Fuck Vessel
V - Astral Temple
Outro

Extrait en écoute :


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    Maxime Taccardi est sans nul doute un artiste des plus prolifiques actuellement. Nous connaissons assez bien pour avoir chroniqué deux des albums de K.F.R., l'un des projets les plus intéressants de la scène Noise/Ritual Ambient/Black Metal. Alors que le musicien et artiste plasticien planche sur le dernier album de sa trilogie, ZERO, qui s'annonce comme le plus violent de la discographie de cette oeuvre solo autobiographique et névrotique… Maxime Taccardi s'allie à un autre musicien pour propager son art sombre et inquiétant : Djinn is rising.






   C'est avec un acteur important de la scène australienne, en la personne de Old (Drohtnung, OBT, Woods Of Desolation),  que l'artiste a choisi de collaborer. Les deux musiciens nous proposent un album de Ritual Ambient/Black Metal, éprouvant à l'écoute, mais absolument cathartique. Idéal pour  apprendre à connaitre nos angoisses les plus brutales, Fuck Vessel est fait pour les usages thérapeutiques : tout comme les djinns, créatures surnaturelles sémitiques qui donnent leur nom au projet, cet album saura vous influencer spirituellement et mentalement.

    Ceux qui auront l'occasion d'écouter ce premier opus - et je les y invite - trouveront le son et l'univers de Djinn, assez similaires à ce à quoi Maxime Taccardi nous avait habitués… Musicalement, on retrouve en effet tout ce qui a influencé de près ou de loin K.F.R., des influences que l'on retrouvait disséminées, séparées selon l'atmosphère recherchée dans les albums. Biens sûr, l'Ambient Ritual ainsi que le Black Metal se trouvent mêlés dans ANTI et Nekro, ce qui est loin d'être le cas sur Death March où le Black Metal s'absente pour laisser place à une musique industrielle martiale et électronique. Sépulcral et malsain, Djinn s'inscrit dans la continuité de K.F.R., enrichie de toutes les recherches précédentes, mais aussi de l'univers Noise/DSBM de Drohtnung.




      Que ceux qui ont peur de l'angoisse passent leur chemin, car Djinn se délecte d'atmosphères  effrayantes, ténébreuses, et malsaines. De l'introduction et ses cris déchirants, écorchés, aux ambiances mystiques d' 'Astral Temple' et ses synthés hypnotisants, vos chances de rester indifférents à tant de noirceur lancinante se révèleront minimes. Fuck Vessel est un voyage horrifique et dément, au sein de deux mentalités torturées… au lieu d'une seule. Nul doute qu'il vous hantera et vous remplira d'effroi un bon bout de temps. Il n'y a rien d'agréable à attendre de cet album, l'inconfort restera prégnant tout au long de l'écoute, c'est cela qu'il faut accepter pour se livrer tout entier à un univers aussi glauque et sinistre, sans une once de compassion. Un monde à demi humain où des créatures viles nous assaillent, dans un tunnel glacial où l'âme se consume, tel est l'univers où Djinn semble puiser son esthétique nihiliste…


      Enregistré en partie dans les catacombes de Paris, cette oeuvre funéraire convoquera en vous les émotions les plus traumatisantes de l'esprit ravagé et désespéré de ses créateurs. Aucune lueur, même dans le lointain, même éphémère, ne vous sauvera de cet enregistrement macabre… car Djinn est le feu sans fumée. 


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Tom






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