Chronique | Sangdragon - "Requiem For Apocalypse" (Album, 2015)


Sangdragon - "Requiem For Apocalypse" (album, 2015)

Tracklist :

01 - Waterborn
02 - Front Of Steel
03 - Deep Dark... Descent
04 - Father Of All Kings
05 - Rotten Inside
06 - Back To Dust
07 - The Silent Plague
08 - Krakenfyr
09 - Thy Foe's Funeral

Extrait à écouter


_________________________________


 Quand un vieux groupe décide de revenir sur le devant de la scène, c'est avec un certain scepticisme que les fans accueillent la nouvelle. Partagés entre la joie d'un nouvel album d'une formation qu'on aime depuis longtemps et le risque d'être déçus comme c'est souvent le cas.

C'est en 2012 que le musicien multi-instrumentiste français, Vincent Urbain se lance dans le troisième volet de sa trilogie initiée en 1993 avec Daemonium et son « Opera Of The Ancien War Spirit », Akhenaton fut le second volet avec l'album « Divine Symphonies », il faudra attendre dix ans le retour du musicien sous le nom de Sangdragon et de son « Requiem For Apocalypse » pour mettre fin à ce triptyque musical.

« Le soleil est à son Zénith, la Lune est au fond de l’océan. Après avoir traversé le plan Psychique (Daemonium) et Astral (Akhenaton), dont les Sept Enfers, Serphanim doit reprendre le contrôle du plan Physique. » (Act I. Waterborn)

Voilà de quoi contextualiser le récit que va nous proposer la formation de Black Death Symphonique. Car même si Vincent compose chaque titre du début à la fin, il s'est entouré de nombreux artistes pour interpréter sa musique et ajouter des chœurs féminins. Ouvrons le livre qui illustre l'album, avec ces symboles occultes qui émanent et transpirent la magie. La destruction et l'apocalypse se cachent sous cette couverture. On ouvre, le requiem commence.

Le projet annoncé est titanesque et cet aspect se ressent dès l'introduction : 'Waterborn' avec ses percutions martiales, des cuivres puissants dignes de « The Great Mass » de SepticFlesh, des chœurs en latin déclament une prière avant de commencer ce périple. 'Front Of Steel' rentre dans le vif du sujet avec une batterie et une guitare nerveuses typées Death Metal dotées respectivement d'une puissante force de frappe pour l'une et d'une extrême rapidité pour l'autre. La basse donne une profondeur à la musique qui gagne en violence et en efficacité le tout servi avec un chant Black Metal cru et agressif. Des parties plus calmes avec un chant féminin et une guitare plus claire à la limite du Heavy Metal clarifie le morceau avant de recommencer de plus belle. L'album est basé sur ce principe, alternant les moments Death Metal sans fioritures avec des passages épiques composés de chœurs et de claviers grandioses qui rappellent le glorieux passé du Black Metal Symphonique des années 2000. Le titre, 'Father Of All Kings' en est l'exemple parfait. Une alternance entre de la musique médiévale couplée avec des voix narratives sombres et des passages plus Black, hurlés, avant un moment de calme où se mêlent chant lyrique et chœurs, offrant un instant de répit, un effet inspiré des sagas cinématographiques.

Cette impression prend tout son sens sur le titre 'Krakenfyr', où le chant clair féminin sur des nappes de claviers éthérés portent l'auditeur sur le champ de bataille. Ce moment où le monde est au ralenti, avec les corps se fracassant les uns contre les autres, le son des armures et de l'acier n'est qu'un lointain murmure, ce moment où l'esprit est spectateur du massacre qui se déroule sous nos yeux. La cornemuse retentit. Récupérant son épée Serphanim, fonce dans la mêlé tranchant tout ce qui bouge sur des chœurs masculins épiques.

Sangdragon nous propose une fresque inspirée de l'Heroic Fantasy très Howardienne (Conan, Kull etc...). Ils arrivent à ce résultat en mélangeant des passages inspirés de la musique du cinéma mais aussi de celle des vieux jeux vidéo tels que Castlevania. Le tout incluant de nombreuses influences allant du Heavy au Power comme sur 'Winged Blade' en passant par du Néoclassique avec toute l'instrumentation médiévale et les chœurs. Sangdragon joue aussi dans un registre plus occulte avec le titre 'Thy Foe's Funeral' qui fait très clairement le lien avec Akhenaton, la voix narrée sur les rythmes et les claviers comme on peut le retrouver sur l'album « Divine Symphonies ».

« Requiem For Apocalypse » c'est un peu du Black Death Symphonique des années 2000 avec ses voix narrées, ses claviers qu'on retrouve dans Evol ou Enid mais le tout enregistré avec un regard et une composition contemporaine. La musique est pleine, il n'y a pas un moment où l'auditeur n'est pas mis à contribution dans cette fresque médiévale et onirique. On est saturé d'éléments mais l'équilibre est là, il faudra plusieurs écoutes avant de saisir toutes les influences et les inspirations du groupe. Écouter et réécouter l'album, c'est découvrir de nouveaux éléments à chaque fois, comme un jeu vidéo, la grotte qu'on n'avait pas fouillé la dernière fois, l'épée qu'on n'avait pas récupéré.

Comme toute bonne saga d'Heroic Fantasy : on attend la suite impatiemment. Pour le moment Sangdragon poursuit sa quête et prend une nouvelle dimension en live, où leur prestation mélange, comme leur musique, le Metal Extrême et les performances qu'on voit pendant les manifestations Médiévales.

« Pour maîtriser la lame ailée, son cœur devait s’ouvrir, et seulement alors l’équilibre entre les trois plans et les éléments perdurerait. Ainsi, le monde pouvait s’écrouler et sombrer dans les Ténèbres et l’oubli. La race des hommes survivrait, quoi qu’il advienne... » (Act X. Winged Blade)

_________________________________

Auteur : Morgan



Commentaires

  1. Anonyme13:19

    J'espère que c'est plus intéressant qu'Akhenaton.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire