Chronique | Drygva (Дрыгва) - "Syn Magutnaga Roda" (Сын Магутнага Рода), 2010


Drygva (Дрыгва) - "Syn Magutnaga Roda" (Сын Магутнага Рода), 2010

Tracklist
1. Прадказанне / The Prophesy
2. Шлях Валхвоў / Path of Volkhves
3. Мацi Вужоў / Mother of Enhydris
4. Сын Магутнага Рода / Son of Mighty Rod
5. Заклiк / The Watchword
6. Пад Сцягам Пяруна / Under the Banner of Perun
7. Подых Вайны / Sigh of War
8. Навальнiца / Thunderstorm
9. Калi Загiнеш у Баi / If You Shall Die in Battle
10. Святочная / Celebrator


Extrait en écoute


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Vous avez dit Pagan ? J'aimerais vous répondre breakdowns, distorsion ponctuelle, raclements, atonalité et synthé à la Epica. Pas de panique jeune pourceau, c'est toujours du Pagan/Folk. Drygva, avec son seul album et ses origines soviétiques, pourrait passer pour un énième du genre, groupe éphémère ancré dans une structure musicale vue, revue et calcinée mais ce n'est pas le cas. Ne nous emballons pas, ce ne sera pas une renaissance mais au moins une bonne surprise. Essayez de faire abstraction de ce colosse blond au visage tarabiscoté qui se serait pris un mur à la naissance tentant de vous câliner de ses mains aussi grandes que des couvercles de poubelles. N'ayez pas peur, la Biélorussie est un pays très accueillant, j'en suis sûr.
Le groupe se plait à incorporer des mélodies Heavy, une batterie parfois Thrash, des breakdowns que ne renierait pas le Metal New Age post-2007 étrangement placés après une flûte ou une guitare acoustique solistes. Pour le coup, on aurait tendance à appliquer le Pagan de Drygva comme influence secondaire d'un groupe de Thrash moderne. Sa musique accroche par son côté suffisamment tapageur pour ne pas rebuter l'amateur de Metal Extrême. "Подых вайны", "Сын Магутнага Родаse" et "Шлях Валхвоў" se dotent d'une batterie lourde et de guitares frappantes auquelles viennent s'ajouter la flûte cristalline. "Шлях Валхвоў" est un titre très marquant, d'autant plus qu'il est le premier de l'album, puisqu'on se surprend à entendre un synthé très volage se mêler au reste. Ses notes sont très désincarnées et font beaucoup penser à celles que l'on retrouve dans le Symphonic Metal classique. Cette entrée en matière n'est malheureusement plus aussi prononcée dans le reste de l'album, ce qui aurait vraiment qualifié Drygva de Pagan très étrange. Côté chant, on retrouve une ode au raclement de gorge assez effrité qui ne plaira pas à tout le monde mais qui s'accorde parfaitement au traitement sonore apporté aux guitares.
L'aspect Folk de la formation ne substitue pas, il donne. Contrairement à la tendance actuelle, la flûte et autres instruments folkloriques ne sont pas omniprésents et placés arbitrairement au hasard, ils font partie d'un dosage extrêmement bien pensé qui vise à une composition hétérogène. Dans tous les morceaux et à fortiori dans "Сын Магутнага Рода" et "Мацi Вужоў", en plus des intermèdes exclusivement Folk ("Заклiк", "Навальнiца") qui organisent un album d'une fluidité très agréable, Drygva sait comment éviter la surabondance et la monotonie en effectuant un roulement entre passages batailleurs menés par la batterie et occasions exotiques menées par la flûte, le xylophone et quelques percussions, sans toutefois tomber dans une éloquence Folk trop futile.
Huit ans de formation, autant d'années jonchées de demos et de singles, mais qui  auront tout de même donné un album intéressant au sein de la scène Pagan/Folk, qui vaut la peine d'être écouté, rien que pour ces petites touches singulières évoquées tout au long de la chronique.

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Kalhan

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