Chronique | Cowards - "Rise To Infamy", 2015


Cowards – Rise To Infamy (album, 2015)

Tracklist

01. Shame Along Shame
02. Never To Shine
03. Frustration (Is My Girl)
04. Beyond My Hands
05. Birth Of The Sadistic Son
06. Low Esteern
07. Anything But The Highroad
08. Wish For Infamy
09. Bend The Knee
10. So Easy

Extrait en écoute



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« Mais… Ton visage, on dirait… Un trou de batte. »

A l’écoute de « Hoarder », les fesses des hardcoreux faisaient déjà bravo face à la puissance écrasante de Cowards. Cette fois-ci, on change les règles.

En réalité, avec un premier EP ayant fait saigner plus d’un troufion craquelé de la scène negativ hardcore, Cowards revient et sodomise à coups de clef à molette rouillé, refile le tétanos et se casse en se marrant grassement. Sur cette note de poésie, vous l’aurez compris, Cowards n’a toujours pas décidé de vous lacher les sphincters. Serrez les fesses, ce qui voudra rentrer sera encore plus lourd et gras.

Dans ce nouvel album « Rise To Infamy », on n’essaye plus de se réchauffer les bourses avec nos petites mains mais on lâche les grosses bourses en sueur sur le coin de la table du bar le plus dégueulasse du coin. Les parisiens sont passés d’un negativ Hardcore un peu Sludge à un Negativ Sludge avec une pointe de hardcore. En saupoudrant de violence,  en éclatant, en éparpillant et en prônant la parole infâme, « Rise to Infamy » transforme la silhouette du groupe, avec un son plus propre et une idéologie, une atmosphère bien plus énervée et crade, l’allégorie musicale du groupe passe d’un malade mental chétif immonde à un gros porc toujours aussi dingue – comme le père Noel de Marsault déféquant dans les cadeaux de Noel – qui cette fois, a arrêté de lécher la barre du métro.

Avec une pochette d’album aussi malsaine que suggestive, Cowards prend des risques et gagne son pari. Dans une époque dans laquelle les groupes prennent de moins en moins de risques afin de rentrer dans un format plus accessible musicalement, ce nouvel album est bien loin de cette idée du marketing. En effet, en ayant réussi leur décalotage sur « Hoarder », « Rise To Infamy » donne de grands coups de chibres à une scène de moins en moins originale.

Passant du negativ Hardcore bien lourd au sludge malsain et tonique, l’ongle troue l’opercule de la violence. C’est gras, répétitif, dissonant, gueulant et très complet. On sent un grand travail de recherche  et de composition. Dans « Shame Along Shame », premier titre de l’album, la lourdeur est au rendez-vous. Tout comme sur les autres morceaux finalement. « Bend The Knee » nous replonge dans cette veine hardcorisante mais avec  des riffs tendant vers le Black Metal également. Des influences Svart Crowniennes se font sentir par instant et ne font pas de mal car elles donnent un riffing polyvalent, et le jeu de batterie suit.

C’est avec des descentes et un groove aussi lourd que les testicules d’Igor Bogdanov sur le front gras et lifté de son frère que « Beyond My Hands » dénuquerait des vaches sans le moindre mal. Le plus intéressant dans cet album, c’est le trio basse/batterie/larsens qui rend subtilement cette atmosphère aussi immonde que bandante. Mais c’est avec déception que ce nouvel album s’arrête. On en voudrait plus. 
On se lève du canapé, on jette sa bière à côté de la poubelle et on se gratte grassement le cul. C’est au croisement de la raison et de l’infâme que Cowards nous attend.

Un très bon album. Un groupe révélant un potentiel de créativité et de violence qui, à l’avenir se fera connaître par sa niaque et sa détermination dans la scène Sludge/Hardcore.

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Hugod



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