Chronique | Deliverance - "doomsday, please.", 2013


Deliverance - "doomsday, please." (EP, 2013)

Tracklist

01. Howl for thee ashes - 6:31
02. Wilderness - 6:15
03. Hail to the almighty - 5:27
04. Doomsday, Please - 8:40

Extrait à écouter

   

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    En règle générale, le black metal  francilien à mon sens ne ressemble à aucun autre. Sauf à lui-même.
Il existe en ce moment, dans le déclin du Black metal, une scène francilienne qui connait peu de déchets à ce niveau. Antaeus, Aosoth, Merrimack, Temple of Baal, Decline of the I et  d’autres,  ont créé un Black metal d’une nouvelle veine : lourd, oppressant, opaque, tourmenté sans forcément être ultra brutal : Deliverance en est le rejeton. Mais n’oublions pas une autre filiation, les formations Post-core et sludge d’aujourd’hui sont florissantes, Cult of Luna, Amenra et  Regarde les Hommes Tomber (petit dernier très prometteur) se dévoilent comme des influences majeures d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Deliverance livre un premier EP de 26 minutes. Tristesse, haine, désespoir, désertification mentale et la mort sont au rendez-vous (pour changer, me direz-vous). Sauf que, aujourd’hui, comme je l’ai dit précédemment, le black metal en général évolue soit vers des bouses finies, soit vers des groupes prometteurs précis, haineux, pouvant même groover par instant, ce qui fait vraiment plaisir à l’écoute. Deliverance n’est pas une déferlante de violence, mais une violence contenue et maîtrisée qui explosera peut-être dans un album futur. L'artwork représente bien la démarche du groupe, un chant froid ou peut-être un râle perdu dans les méandres de la fin du monde. Je me suis demandé longuement pourquoi sur la pochette il y avait un cercle blanc, est-ce un vortex permettant d’accéder plus vite au jugement dernier ? L’entrée dans l’univers musical de Deliverance ? Ou tout simplement un FUCKING cercle blanc ?!

Bref, pour le cercle blanc, je me suis permis de dire que c’était l’entrée dans l’univers des Parisiens et donc à une accession direct à la fin du monde. Quatre titres, un univers, une multitude d’utilisations de celui-ci. Et un plaisir non négligeable à l’écoute. Etienne Sarthou, batteur du groupe de metal alternatif AqME lâche la batterie et prend la guitare, change totalement d’univers musical et s’essaye au sludge black. Cela marche plutôt bien car la qualité musicale et la qualité de la production sont au rendez-vous. Les quatre titres sont assez hétérogènes musicalement et témoignent d’une lourdeur qui m’est sympathique à l’écoute, notamment dans les morceaux « Hail to the almighty » et « Doomsday, please » qui font monter une catharsis de haine et de tristesse tout en étant capable d’avoir un petit groove permettant un petit headbang entre batterie des origines de Cult of Luna (album éponyme : notamment le morceau Dark Side of The Sun, morceau ma foi du feu de dieu pour ceux que ça intéressent), et chant froid, lunaire et hurlé créant un vortex blanc sur la pochette.
L’EP se termine sur une fondue lente vers l’autre monde, ou vers notre monde. Le sludge/post black rampant, puissant et opaque de Deliverance montre une maîtrise du sujet de ses membres. Un mix maîtrisé du sludge et du black metal. 

Alors je tiens à dire que, pour un premier EP, cette qualité est vraiment respectable et qu’ils devraient le presser à plus de 300 exemplaires ou en faire des CDs, en faire quelque chose de plus accessible commercialement car il se pourrait que cet EP plaise à pas mal de metalleux d’horizons différents. Malgré de nombreuses influences, Deliverance a su se faire une petite place sur la scène black metal française overblindée de groupes. Mais attention, il faut rester sur cette lancée et ne pas faire de copier/coller ou de réchauffé, ce qui est très difficile lorsque l’on s’attaque à ce genre musical. Mais les gars ont l’air de savoir de quoi ils parlent et pèseront sûrement dans le game à l’avenir.

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Auteur : Hugod





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