Chronique | Nemesis Irae - "Eradikate Kampaign" : Un éclair Black/Death old-school sur la scène Black moderne


Nemesis Irae - "Eradikate Kampaign", 2013

Tracklist

01. Karnage 
02. New Beginning 
04. Total Agony 
05. 666 Reich 
06. Asmodeus 
07. Vortex

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Ils ont enflammé la salle de la Rumeur à Lille le 15 juin dernier en compagnie de Dark Managarm et Dezhumanizer : Nemesis Irae (anciennement Baalberith) vient de sortir son nouvel album « Eradikate Kampaign », avec le label Mortis Humanae Production ce qui ravira sans doute tous les fans de Black/Death Metal old-school et brutal.

Ce groupe belge formé en 1996 n’en n’est pas à son premier coup d'essai. Leur premier album « Opening Insane » (auto produit) avait été acclamé dans le milieu underground en 2003 pour sa brutalité sans concessions et ses riffs accrocheurs. Après sept années agitées (plusieurs changements de line-up notamment), ils reviennent en 2010 avec « Blasphemy Desecration Satanic Supremacy Misanthropy ». Ils ont également partagé l’affiche avec des gros noms de la scène Metal extrême tels que Enthroned, Deicide ou encore Aborted. Autant vous dire que ces musiciens (dont certains ont commencé en 1987) ne sont pas là pour rigoler et nous présentent cette année leur nouvelle production.

Tout d’abord nous pouvons remarquer la différence entre l’artwork des premiers albums et celui-ci. Les teintes rougeoyantes et le logo de l'époque faisaient alors plutôt penser (à tord) à un groupe de Thrash/Death. Ici, Nemesis Irae nous offre une pochette sombre et un logo parfaitement en accord avec l'esthétique Black Metal, le tout très soigné.

‘Karnage’, un morceau de deux minutes au chant torturé, alternant voix Black et semi-growl sur des riffs sinistres, introduit l’album relativement en douceur. Néanmoins ne pensez pas que le reste sera du même ordre, ‘New Beginning’ enchaine rapidement et férocement, ne laissant plus aucune place à la délicatesse. Marqué par les riffs foncièrement Black Metal de Grabak et Lord Natrak (qui a rejoint les rangs depuis 2012), nous voilà confrontés à un véritable déchainement de haine. Dark Bastard (nouveau chanteur depuis 2012 également) nous sert un chant maîtrisé et démoniaque, l'auditeur n'a pas le temps de reprendre son souffle. La fin, plus sombre et plus mélodique, donne une dimension épique et soutient toute l’intensité du morceau.

Rappelons toutefois que la formation conserve une grande influence Thrash et Death, qui se révèle surtout sur ‘Christ Anthem’ ou encore ‘Total Agony’. ‘Christ Anthem’ alterne à merveille des breaks puissants et efficaces typiquement Death et des sonorités bien spécifiques au Black. Le côté groovy et entraînant de ‘Total Agony’ nous accroche dès les premières secondes, un véritable torrent d’agressivité, cinglant et destructeur. ‘666 Reich’ continue dans la violence, les passages accrocheurs sont surmontés d’une dualité Black et Death au chant qui appuie les riffs incisifs et l’ambiance malsaine. On retrouve une atmosphère funèbre et particulièrement Black sur une grande partie ‘d’Asmodeus’ mais les cinq Belges sont bien décidés à nous prouver qu’ils ne veulent pas être catalogués uniquement comme tel. Arrive alors un passage très Rock’n’Roll, suivi d’un solo technique et rigoureux. Ce changement de rythme créé une rupture sans pour autant briser la continuité du morceau. On repart de plus belle dans le chaos et la destruction avec ‘Vortex’, quatre minutes de riffs foudroyants et vifs, agrémentés de passages un peu plus mid tempi et de très typés Death.

‘Putrid Lust’ termine cette galette sur une touche Black old-school, les cris torturés au début donnent des frissons et la suite ne cesse d’établir un univers oppressant et angoissant jusqu’à la dernière seconde.

Nemesis Irae nous offre finalement un troisième album riche et inspiré de grands noms comme Dissection, Emperor, une pointe de Venom et même Slayer pour les côtés Thrash. Les passages apocalyptiques et destructeurs cohabitent parfaitement avec les instants plus groovy et entraînants. Cette pépite est à réserver aux amateurs de Black/Death Metal old-school, rapide, brutal et technique. Nemesis Irae ne révolutionne certainement pas le genre mais ils en adoptent tous les attributs et le résultat reste original et prometteur. Un petit bémol cependant du côté de la batterie qui ne se renouvelle pas assez à mon goût contrairement aux autres instruments et la production qui peut freiner au premier abord pour les non-initiés. On attend tout de même avec impatience de découvrir ce que nous réserve le groupe dans le futur.

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