Chronique | NATSUKIME - Ikigai (Album, 2021)

NATSUKIME - Ikigai (Album, 2021)

Tracklist :

01. Blur

02. Heads or Tails

03. Heads or Tails - Instrumental

04. Unreal World

05. Madness

06. Space Odyssey

07. Space Odyssey - STRNGR Remix

08. Distant World

09. Abyss

10. Strange Feeling - Feat. Aalehx

11. Strange Feeling - Instrumental

12. Running in Circles

13. Birds in Dawn (Burning Down)

14. Birds in Dawn (Burning Down) - STRNGR Remix

15. Embryo - Natsukime Remix

Streaming intégral :

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Natsukime se présente comme une artiste Synth nouvelle dans la sphère retro/cyberpunk. Son nom se décompose ainsi : Natsu = été / ki = énergie, vie) / me (écrit "mei") = destin. Sa traduction est donc la suivante : destinée vibrante, énergie chaleureuse, personne déterminée.

Après avoir sorti trois singles déjà très satisfaisants à écouter, elle nous dévoile enfin sa première galette. On continue avec la linguistique nippone :"Ikigai", raison de vivre en japonais. Pour certains c'est le travail, pour d'autres le sport, la nature ou bien la musique.

Petite entrée en matière : cet album n'est pas de la Synthwave. Ou plutôt il ne ressemble pas à la majorité de cette infâme bouillie de néons, palmiers et autres soleils couchants qu'on peut apercevoir sur un nombre incalculable de pochettes d'albums. Ikigai est un vent frais qui souffle sur un genre et une esthétique tous deux figés sur leurs acquis. Et là vous allez me dire : "Troy, j'ai déjà tout écouté en matière de Synthwave, plus rien ne peut m'étonner". Dis-donc, je vous trouve bien prétentieux.

On commence avec "Blur", la mise en bouche. Une introduction progressive, dotée d’un mélange de sonorités sombres et instrumentales. On croirait presque à un hommage au cultissime Akira (spoiler : elle a déjà réalisé cet exploit avec "Yuki No Ame", que vous pouvez écouter ici). "Heads or Tails" lui emboîte le pas, avec cette fois-ci le chant clair et vibrant de Natsukime. Cette fois-ci, on ajoute un peu d'EDM et hop, on est saisi par le courant.

Cet album est assez particulier selon moi, puisqu'il comporte des versions instrumentales ou remixées de certains titres, mises bout-à-bout de leurs originaux, là où un album plus classique les aurait placées en guise de bonus track. C'est donc le cas pour la version instrumentale de "Heads or Tails". Au premier coup d'œil, ce choix m'apparaissait quelque peu perturbant, mais la synergie est telle que l’on ne s'en rend même pas compte.

Ikigai est comparable à un cours d'eau. Les titres s'enchaînent, telle une goutte perlée qui dans sa chute ne s'arrête que lorsqu'elle heurte le sol. Un cours d'eau tantôt calme et paisible, tantôt dansant, tantôt vibrant et incontrôlable. Si je devais utiliser un seul mot pour qualifier l'album, je le qualifierais ainsi : onirique. Avec des titres tels que "Unreal World", "Madness", "Odyssey" ou bien "Distant World", Natsukime joue avec notre inconscient et fait glisser les émotions.

Il est difficile de décrire précisément comment sonne cet album : un délicieux mélange Synthwave, Spacewave, Darksynth, Cyberpunk, EDM, Outrun. Là où Natsukime fait très fort, c'est qu'elle mélange toutes ces influences à sa manière, sans pour autant s'approprier l'une d'elles en particulier. Et en parlant de Darksynth, peut-être que certains d'entre vous auront reconnu le nom de STRNGR parmi les remixes, qui officie chez le non moins connu Newretrowave.

On poursuit l'épopée pour arriver jusqu'à des confins plus sombres. En écoutant "Abyss", j'ai l'impression d'entendre les fantômes du passé, tournant autour de son hôte comme des vautours. Le chœur mis en retrait pourrait tout aussi bien sortir d'un manoir hanté qu'on y croirait. Cette piste sonne comme une cloche funèbre qui nous rappelle que la lumière est parfois accompagnée de ténèbres. "Strange Feeling" vient confirmer ce sentiment de perdition avec en bonus le chant éthéré de Aalehx.

Petit coup de cœur pour le remix de "Birds in Dawn". Le décalage entre la voix angélique, presque atmosphérique et un son plus rough en font à mon sens un titre très entrainant. Encore une fois, on retrouve une tête connue puisque le titre final, "Embryo", est originellement composé par l'artiste de Synthpop ALEX. Natsukime y ajoute sa patte "japonisante" et nous délivre une délicieuse conclusion à la frontière entre l'OST d'un Metroid Prime et une berceuse tout droit venue du pays du soleil levant.

Ikigai est un voyage : électronique, atmosphérique, onirique, cyclique. Un voyage de la pensée comme de la psyché. Un voyage qui nous fait découvrir ce que nous connaissons peut-être déjà.

 

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Fullpotatoes

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