Chronique | INANIMATE EXISTENCE - A Never-Ending Cycle Of Atonement (Album, 2014)


Inanimate Existence - "A Never-Ending Cycle Of Atonement" (Album, 2014)

Tracklist:

01. Om Mani Padme Hum
02. Omen
03. Bioluminescent Photophores
04. The Rune Of Destruction
05. The Catacomb Of Mirrors
06. Staring Through Fire
07. Out Of Body Experience
08. Duelling Shadows

Streaming intégral :



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Malgré ma dévotion au Death Metal, il s'avère que je ne suis pas un adepte de tous ses sous-genres... Et s'il y en a bien un avec lequel je garde certaines réserves c'est pour sûr le Death Metal Technique. Toutefois il arrive que de temps à autre quelques formations piquent ma curiosité pour une raison quelconque et qu'un album face mouche. C'est le cas ici...
Formé en 2010 aux États-Unis par trois ex-membres du groupe Vaginal Discharge (Cameron Porras au chant et à la guitare, Joel Guernsey à la guitare et Ron Casey derrière les fûts) fraîchement splitté, Inanimate Existence, combo de Death Technique/Progressif donc, fera un premier étalage de ses capacités avec son premier album intitulé Liberation Through Hearing en 2012. Celui-ci propose un death metal technique subtil de par sa technique alambiquée et ses passages acoustiques de basses et de guitares aux ambiances méditatives en accord avec leur concept à base de philosophie et de méditation bouddhiste, qui se tournera sur les opus suivants vers la métaphysique (faudrait quand même pas que ce soit trop simple), mais perdant parfois quelques peu en cohérence... S'ensuit deux ans plus tard en 2014, la sortie d'un second album A Never-Ending Cycle of Atonement, album qui captera mon attention d'abord avec sa pochette attirante et étonnante pour le genre et ensuite et surtout grâce à sa musique... Six ans plus tard le groupe à ajouté trois albums à sa discographie quelque peu en dents de scie avec un Calling From A Dream (2016) décevant, puis un Underneath A Melting Sky qui rattrapa le tir sans atteindre le niveau de son second opus et enfin courant 2019 son cinquième album Clockwork.


Si l'album commence par une courte introduction de claviers avec "Om Mani Padme Um", très vite le ton se durcit avec la déferlante de brutalité qu'est "Omen", premier véritable morceau, aux blasts dévastateurs et aux riffs percutants ! Et les morceaux suivants n'y feront pas exception, puisant leur base dans le même chaudron à base de riffs surpuissants et alambiqués, d'un jeu de batterie cataclysmique, d'une basse métallique bien claquante qui ne démérite aucunement pour soutenir la paire de guitaristes et d'un vocaliste éructant ses growls gras et profonds comme il sied au genre avec de petites nuances selon les parties.
Toutefois le groupe, loin de singer les fleurons du genre, innove en intégrant à l'ensemble des touches expérimentales et progressives à ses compositions ! Et par expérimentales, j'entends par exemple l'ajout de chant féminin éthéré sur "The Rune Of Destruction", morceau paradoxalement le plus frontal de l'album, l'ajout de claviers sur "Staring Through Fire" ou de percussions tribales sur "The Catacomb Of Mirrors" qui, intégrés intelligemment et parcimonieusement, créent un contraste intéressant à l'ensemble avec des effluves un peu primitives et ambiantes et offrent ainsi une écoute plus diversifiée dans un genre assez pointu et parfois difficile d'accès. De plus, le groupe ne rend pas sa musique trop indigeste comme c'est parfois le cas à force de technique, mais aère le tout grâce à de subtiles lignes mélodiques.

Il est à noter également que l'album est divisé en deux parties conceptuelles : The Old World (les morceaux 1 à 4) et The New World (les morceaux 5 à 8). La première partie se trouve être la plus brutale avec les titres les plus véloces et survitaminés que sont "Omen" et "The Rune Of Destruction", véritable déflagration d'un death technique destructeur, alors que la seconde partie est elle plus progressive et expérimentale à l'image des titres "Staring Through Fire" et "Out Of Body Experience", aux constructions plus tortueuses mais des plus intéressantes et délectables ! L'album se clôt par le titre "Duelling Shadows", morceau instrumental où s’entremêlent guitares clean et guitares électriques en une symbiose idéale.

Néanmoins quelques petits défauts viennent entacher cet excellent second album de Inanimate Existence. Tout d'abord une production massive qui sauce méchamment comme on y est habitué avec les rejetons du label Unique Leader, mais qui s'avère un peu trop compressée et du coup, la batterie est confinée dans un son trop mate faisant beaucoup plus ressortir le double pédalage de la grosse caisse que le claquant de la caisse claire. Et l'on pourrait également reprocher au groupe quelques longueurs sur le dernier morceau "Out Of Body Experience", peut être un chouilla trop long du haut de ses neuf minutes malgré sa diversité...


En somme, A Never-Ending Cycle of Atonement, second opus d'Inanimate Existence est une franche réussite d'un Death Metal Technique et Progressif, avec une personnalité déjà bien affirmée (que l'on rapprochera de groupes comme Decrepit Birth, Obscura ou Gorod...) à écouter dans son intégralité, comme un tout pour en saisir toute son essence, et recelant de nombreuses surprises et d'une richesse incroyable pour effectuer ce voyage méditatif qui pourrait en surprendre quelques-uns !


Be Death or be dead !

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Nyarlathotep


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