Chronique | SERPENT COLUMN - Invicta (EP, 2018)


Serpent Column – Invicta (EP, 2018)

Tracklist : 

01. Asphodel 
02. Decursio 
03. Aedis Invia 

Extrait en écoute :

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Serpent Column donne suite après le très remarqué Ornuthi Thalassa paru en 2017. Invicta est donc le nouvel EP de 2018 et le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe met la barre très haut une fois de plus. Pour rappel, il est sorti le 26 Décembre dernier chez Fallen Empire Records.

Alors que Ornuthi Thalassa était un album Black/Thrash assez atypique, Invicta se positionne davantage sur un créneau Black Metal Avant-gardiste, avec une influence non dissimulée de Deathspell Omega. Et cela n’est clairement pas pour me déplaire. Serpent Column poursuit son exploration de la mythologie grecque. 

Le tout premier titre “Asphodel” est un bon exemple de ce que le groupe sait faire de mieux, à savoir des changements constants de tempo. Durant 14 minutes, “Asphodel” possède l’art et la manière de nous entraîner au bord du précipice avec ses variations et une tension toujours très palpable. J’aime particulièrement l’accent mis sur les passages acoustiques, sorte de répit factice, pour mieux nous faire replonger dans la noirceur ensuite. 

“A golden eye 
Parting the clouds 
Ten thousand 
Iridescent 
Tumbling in helix 
Steps descending 
To a bed of coals. “ 

Concernant le chant, il est particulièrement puissant et c’est là je trouve la grande force du groupe. Sans être particulièrement envahissant non plus, il apporte une pesanteur à chaque composition. C’est donc une plongée dans le royaume d’Hadès en bonne et due forme. La musique de Serpent Column nous charme aussi bien qu’elle nous engloutit de son immense tourbillon de fureur. "Decursio" possède des breaks particulièrement ravageurs, ce qui en fait un morceau extrêmement vif et hypnotique. 

L’originalité d'Invicta réside également dans ses passages acoustiques qui donnent une fausse impression de légèreté pour mieux créer un sentiment de malaise à l’écoute. Concernant les paroles, elles sont percutantes et font écho aux riffs métalliques. J’ai beaucoup aimé le côté progressif des compositions, qui prennent le temps de se développer et prolongent ainsi le mal-être de l'auditeur.

Au final, on a du mal à croire que l’on écoute un EP car l’ensemble est tellement fouillé qu’on apprécie grandement ces 30 minutes en pleine figure. Invicta cherche à retranscrire en musique l’hybris et la transgression omniprésentes dans la Grèce Antique.

Si j’avais un seul reproche à faire à Invicta, c’est peut-être son côté trop abondant, les digressions constantes finissent par semer quelque peu la confusion chez l'auditeur. Quoiqu’il en soit, Invicta reste une bonne surprise de cette fin d’année 2018 qui enchantera les amateurs de Deathspell Omega
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M.

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