Direction
Lyon et la salle du CCO pour une date des plus alléchantes en ce
magnifique samedi après midi avec la première édition du Ravenous
Altar Festival, festival orienté Black et Death Metal se tenant sur
une journée et à l'affiche duquel nous retrouveront Cult Of Fire,
Grave Miasma, Grave Desecrator, Throane, Serpens Luminis et Dysylumn.
Une date à ne pas manquer donc, à laquelle nous avons assisté ! En espérant que le public soit au rendez vous...
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Le
premier groupe a ouvrir cette soirée est la formation locale Dysylumn
officiant dans un Black/Death lourd et dissonant, qui bénéficie ce
soir d'un son puissant et écrasant. Petite particularité, le groupe
joue à trois guitares, ce qui lui permet de mieux distiller les
atmosphères créées par ses guitaristes. Le groupe puise dans
l'ensemble de sa discographie, nous gratifiant de morceaux issus de
leur nouvel album Occultation sorti à l'occasion du Ravenous Altar Festival et de son split à venir avec Malepeste le mois prochain pour entamer
son set avec "Allégorie du Temps" et "Morta", avant de puiser dans ses
deux réalisations précédentes... Excellente prestation des
lyonnais bien en forme et avec comme dit plus haut un son au top !
Setlist:
Ouverture
Allégorie
du temps
Morta
Interlude
Chaos
Primordial
Régénération
Nébuleuse
Outro
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Déjà vus dans d’autres festivals en Suisse, les Helvètes de Serpens Luminis ont l’honneur de continuer, d’autant plus qu’il s’agit de leur première visite en France. Signé chez Asgard Haas, le groupe a sorti récemment un split avec Nansis et Haruspex, Usque ad sideras et usque ad inferos. Malgré quelques soucis techniques liés au son et à un grésillement assez désagréable, le groupe parvient à faire adhérer le public à ses litanies. Musicalement, il s’agit d’un Black/Death Metal assez lourd et hypnotique, marqué notamment par la prestation charismatique de son chanteur, littéralement possédé. 40 minutes de transe et de violence à l’état pur.
Setlist :
The Dawn Fragrances
Revelation
Bright Euphoria
A Wreathed Skull
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Troisième
formation à monter sur les planches du CCO, les parisiens de Throane,
projet de Dehnn Sora, l'homme derrière Treha Sektori. Et autant le
dire tout de suite, c'est à l'aveugle, dans l'inconnu le plus
complet que je me place devant la scène, n'ayant jamais posé
l'oreille sur la musique proposée par le groupe... Et force est
d'avouer que c'est pour le moins particulier, l'atmosphère dégagée par la musique se fait tantôt furieuse, tantôt calme, parfois
oppressante et d'autres fois plus planante, le tout orchestré par un
frontman murmurant, hurlant sa haine à la face du public. Le groupe
puise dans ses deux albums, le dernier Plus une Main à Mordre sorti
l'année dernière étant bien mis en avant. Qui plus est le son est
au top avec ces guitares acérées et surtout une basse bien présente,
vrombissante qui ajoute du volume à l'ensemble ! Une découverte
aussi surprenante que déroutante pour ma part qui m'aura laissé par
moments quelque peu dubitatif mais aussi et surtout agréablement
surpris à d'autres !
Setlist:
Aux
Tirs et aux Traits
Aussi Féroces que Nous Repentons
Un
Instant dans une Torche
A
Trop Réclamer les Vers
Et
Ceux en Lesquels Ils Croyaient
Plus
une Main à Mordre
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Quoi de mieux qu’un groupe culte de la scène sud-américaine pour continuer la soirée. Grave Desecrator fête cette année ses 20 ans de carrière et rejoint donc à cette occasion la prestigieuse affiche de ce soir. Grave Desecrator n’est pas venu ici pour faire de la figuration et on sent que les Brésiliens ont une énergie communicative à revendre. La scène est décorée avec deux jolis cercueils contenant des squelettes dans un esprit très kitsch ! Le groupe délivre un Black/Death/Thrash intensément lourd et diabolique. Musicalement, on est très proche d’un Sarcófago, Blasphemy ou des débuts de Sepultura. La setlist est variée, assez orientée sur les derniers albums, notamment Death To Lust et Sign of Doom. Le groupe revendique très volontiers son côté "old school" et ne nie pas les influences de la scène underground des années 80-90. Mention spéciale pour son batteur qui est un véritable bulldozer. Loin d’être statiques, ils sont au contraire particulièrement énergiques et déchaînés. Grave Desecrator confirme donc son statut de groupe culte de la scène sud-américaine qui continue de faire perdurer l’esprit "old school" de la scène.
Setlist :
Revelations (Of The Beast)
Gods Of Death
Temple Of Abominations
Insult
Funeral Mist
A Witching Whore
Serpent Seedline
Carnal Obsession
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Avant-dernier groupe de cette journée, place à Grave Miasma. Là
autant vous dire que c'est clairement le groupe de la soirée que
j'attendais le plus et c'est avec une hâte non dissimulée que je me
presse devant la scène pour assister à la prestation des
britanniques. Et c'est fort d'un son puissant, et acéré que le
quatuor balance son Death Metal noir, lourd et écrasant devant une
assemblée compacte headbangant aux rythmes effrénés et mid-tempo des titres du groupe. Le public, moi le premier, s'avère rapidement conquis par la fureur et la puissance de la prestation du groupe malgré un son quelque peu brouillon en début de set, avec un son de guitare ultra saturé, mais le problème sera rapidement réglé, conférant au groupe un son toujours très puissant et sale convenant à sa musique. Grave Miasma puise dans la majorité de son répertoire de Exalted Emanations à Endless Pilgrimage, exception faite de l'EP Realm Of Evoked Doom assénant sans coup férir la recette de son Death Metal "occulte" aux riffs écrasants, sur lequel le vocaliste éructe ses vocaux abyssaux et blasphématoires ! Grosse claque dans la tronche donc que ce set des anglais qui n'auront pas fait de quartier et qui m'auront pleinement convaincu ! Vivement la prochaine fois...
Setlist :
Arisen Through The Grave Miasma
Gnosis Of The Summon
Purgative Circumvolution
Erudite Decomposition
έσχατος
Pillars
Glorification Of The Impure
Odoratus Sepulcrorum
Full Moon Dawn
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Cult of Fire, voilà un groupe qui ne laisse pas indifférent. Il faut dire que dans la catégorie “Black Metal à capuche avec de l’encens partout”, c’est un des groupes qui intrigue le plus, par son univers assez unique, ses thématiques fouillées. Pour son dernier album, le groupe se concentre sur une thématique hindouiste. J’attendais Cult of Fire avec beaucoup d’appréhension, ayant tout entendu sur leurs précédentes prestations. Du sublime au catastrophique, tous les adjectifs y sont passés. Et là, ce soir au CCO de Villeurbanne, il faut croire que le charme a opéré. Avec un certain retard et une installation particulièrement minutieuse d’autels surchargés de bougies, d’encens et d’objets sacrés, c’est donc une heure de véritable leçon de transcendance que Cult of Fire a donné, devant un public médusé. Tout commence avec "संहार रक्त काली", issu de leur dernier album, Ascetic Meditation of Death, qui nous plonge littéralement dans cette cérémonie incroyable. Le Black Metal Atmosphérique unique en son genre des Tchèques bénéficie d’un son impeccable qui permet d’apprécier le set dans son intégralité. Le leader n’hésite pas à pointer son public du doigt, avec une gestuelle incantatoire. Véritable chamane derrière ses deux faux, il dégage un certain charisme, sans en faire trop. Se concentrant surtout sur Ascetic Meditation of Death, Cult of Fire n’en oublie pas néanmoins dans sa setlit d’autres morceaux de Triumvirat qui ont fait leur succès comme "Satan Mentor" ou "Horizont Temnoty". Totalement subjugué, le public est entièrement acquis à sa cause. Cult of Fire a donc réussi à envoûter tout le monde ce soir.
Setlist :
Intro
मृत्यु ही सत्य है (When Death Is All)
Death
काली मां (Kālī mā)
Horizont Temnoty
अस्तित्व की चिता पर (On the Funeral Pyre of Existence)
मृत्यु का वीभत्स नृत्य (Gruesome Dance of Death)
खण्ड मण्ड योग (Khaṇḍa maṇḍa yōga)
Untitled 1
Závěť Světu
Satan Mentor
Outro
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Pour conclure, on peut dire que cette première édition du Ravenous Altar Festival est une véritable réussite. Les quelques soucis liés au son au début ne sont finalement qu’un infime détail comparé à l’ampleur du succès de cette journée. Au premier abord, difficile de recréer une ambiance intimiste propice à l’introspection avec des groupes autant portés sur l’occultisme. Mais le CCO a su relever le défi. Nous étions tous très heureux de voir pour la première fois des groupes aussi rares en France et une affiche aussi prestigieuse dès la première édition.
M. / Nyarlathotep
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