Catacombs Enshadowed - "Curse Of Dark Centuries" (Album, 2017)
Tracklist :
01.
Hymne an den Schrecken der Nacht
02.
Darkness Stirs the Windswept Woodland
03.
Spawned in Verminous Crypts
04.
Summoned by Lunar Spells
05.
The Baleful Keep, Enwreathed by Mournmists
06.
Wampyric Awakening (Beneath the Bloodmoon)
07. A Specter Wanders the Blighted Forest
07. A Specter Wanders the Blighted Forest
Extrait
en écoute :
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Alors.
Pour la première fois ici je m'apprête à chroniquer autre chose
que du black metal, et d'une certaine façon ce sur quoi je vais
écrire n'en est peut être pas si éloigné que ça. Le Dungeon
Synth tout comme le genre évoqué plus haut s'accordent parfaitement
avec ma sensibilité musicale et m'invitent souvent à stimuler mon
imagination.
Le projet sur lequel je m'apprête, je l'avoue, à épandre mon extase s'appelle Catacombs Enshadowed et vient de sortir à un nombre limité d'exemplaires la K7 de son premier album du nom de ''Curse Of Dark Centuries''. Celui ci se veut un hommage au dungeon synth dit « old-school » et le projet se veut ainsi inspiré par l'esprit et les thématiques récurrentes du black metal des années 90, c'est à dire l'imagerie funèbre, vampirique, liturgique, occulte, mais aussi résolument médiévale et poétique. Cette merveille de l'underground sort en toute majesté chez Dark Age Productions, petit label américain fondé en 1994 et ayant proposé des projets secondaires d'artistes de la scène black metal de cette période (comme Cernunnos Woods ou Akhkharu) jusqu'en 1998. Le label refait surface en 2016 pour proposer de nouveaux artistes dans un esprit similaire à celui du passé, et c'est donc là que commence l'aventure de Catacombs Enshadowed. L'artwork de la tape, que je m'étais empressé de commander, est une gravure hautement détaillée et témoignant d'un raffinement assez génial. Normal me diriez-vous, car nous contemplons ici une oeuvre de Gustave Doré s'intitulant Le Chat Botté et le Château et réalisée en 1862 à Paris par le graveur Héliodore Pisan (bien que la composition originale soit de Doré) pour illustrer une édition des Contes de Perrault. Cette gravure ci met par ailleurs en scène le Chat Botté en contrebas du château, accompagné de plusieurs personnages, cependant l'illustration de ''Curse of Dark Centuries'' se focalise sur le formidable château de type renaissance à la formidable architecture d'où transparaît une aura irréelle et comme une atmosphère profondément … adaptée ?
Le projet sur lequel je m'apprête, je l'avoue, à épandre mon extase s'appelle Catacombs Enshadowed et vient de sortir à un nombre limité d'exemplaires la K7 de son premier album du nom de ''Curse Of Dark Centuries''. Celui ci se veut un hommage au dungeon synth dit « old-school » et le projet se veut ainsi inspiré par l'esprit et les thématiques récurrentes du black metal des années 90, c'est à dire l'imagerie funèbre, vampirique, liturgique, occulte, mais aussi résolument médiévale et poétique. Cette merveille de l'underground sort en toute majesté chez Dark Age Productions, petit label américain fondé en 1994 et ayant proposé des projets secondaires d'artistes de la scène black metal de cette période (comme Cernunnos Woods ou Akhkharu) jusqu'en 1998. Le label refait surface en 2016 pour proposer de nouveaux artistes dans un esprit similaire à celui du passé, et c'est donc là que commence l'aventure de Catacombs Enshadowed. L'artwork de la tape, que je m'étais empressé de commander, est une gravure hautement détaillée et témoignant d'un raffinement assez génial. Normal me diriez-vous, car nous contemplons ici une oeuvre de Gustave Doré s'intitulant Le Chat Botté et le Château et réalisée en 1862 à Paris par le graveur Héliodore Pisan (bien que la composition originale soit de Doré) pour illustrer une édition des Contes de Perrault. Cette gravure ci met par ailleurs en scène le Chat Botté en contrebas du château, accompagné de plusieurs personnages, cependant l'illustration de ''Curse of Dark Centuries'' se focalise sur le formidable château de type renaissance à la formidable architecture d'où transparaît une aura irréelle et comme une atmosphère profondément … adaptée ?
La cérémonie
s'ouvre sur 'Hymn an den Schrecken den Nacht' (la version traduite du
germanique s'entend par 'L'Hymne aux Horreurs de la Nuit') comportant
de graves chœurs masculins ponctués de percussions résonnantes,
puis rejointes par une mélodie d'orgue et d'instruments à cordes.
C'est alors que viennent les sons de cloches et qu'une ambiance de
plus en plus monastique se développe, jusqu'au retentissement
d'incantations sur un fond d'orage pluvieux. Tous les ingrédients
sont présents et savoureux dans leurs ténèbres, nous n'avons pas
été trompés sur la marchandise, il s'agît bien là de dungeon
synth sinistre et sépulcral à souhait.
Après ce morceau
relativement court et pouvant finalement être considéré comme une
intro, c'est un morceau beaucoup plus long qui prend place dans la
nef avec 'Darkness Stirs The Windswept Woodland' soit 'L'obscurité
agite la venteuse forêt', dont le nom seul nous transporte à lui
même dans un univers tant bien hostile que merveilleusement
attirant. Le vent soufflant et hurlant sur un rythme régulier de
percussions portées par la malveillance d'un enchaînement de notes
au synthé, lesquelles se terminent par la note suppliciée d'un
piano violenté et autres sons de cloches. Quelques spectres viennent
susurrer à nos oreilles des propos incompréhensibles chargés d'une
souffrance palpable, accablant notre âme de leur tourment. Après un
moment, on viendra à se perdre dans des notes éthérées dans leurs
propres ténèbres et résonnant par delà les arbres tourmentés par
le vent.
Et ce
bourdonnement, ce fracas céleste qui retentit, c'est le tonnerre et
l’oppression d'un lieu suintant l'humidité glaciale des lieux
souterrains avec 'Spawned in Verminous Crypts'. J'entends des
chuchotements, des gouttes tombant du plafond à intervalles
réguliers, du clavier aux accents horrifiques m'avertissant que
quelque est en train de prendre forme dans ce lieu rance qu'est cette
crypte insalubre, prenez garde et flippez bien ...
Au
sommet d'une colline surplombant notre fief et allongés au sol, vous êtes paralysés par l’obscure beauté d'une pleine lune, tandis qu'un de
vos domestiques joue un air dramatique de piano incantatoire car il
s'agît là de 'Summoned by Lunar Spells' (Soit 'Invoqué par des
sortilèges lunaires'). L'ambiance me rappellera fortement celle dont
on pouvait avoir l'expérience sur un disque tel que ''The First
Spell'' par les norvégiens de Gehenna
en
1994. Et cela est par ailleurs valable pour plusieurs morceaux de
l'album.
J'adore
aussi 'The Baleful Keep, Enwreathed by Mournmists' qui est encore un
morceau très imagé par son seul nom dont la traduction pourrait
ressembler à 'Le sinistre donjon, enveloppé par les funestes
brumes' ou plus littéralement encore 'les brumes du deuil'. Nous
entendons une calèche tirée par des chevaux sur une route pavée,
il fait de toute évidence nuit et les chevaux sont nerveux : sls soufflent des naseaux. Rapidement on entend les pas feutrés d'un
homme marchand sur un plancher … Sur fond de vent soufflant, des
notes funèbres sont jouées sur un orgue, puis des chœurs lointains
font leur entrée, c'est une véritable cérémonie funèbre qui
s'opère dans ce sinistre donjon, il est temps de se laisser posséder
par cette sorcellerie et d'aller voir par vous même ce qui s'y
déroule, si vous l'osez.
Les vampires
sortent de leur torpeur enfin, et pour parfaire la scène ils
répondent même à l'appel de la lune de sang avec cet avant dernier
(long) morceau nommé 'Wampyric Awakening (Beneath the Bloodmoon)'. L'
introduction de 3 minutes environ réalisée au clavicorde nous
emmènera doucement au moment fatidique, c'est à dire le réveil du
vampire .. les chœurs s'intensifient et le clavicorde retentit de
manière sinistre. Des bruits de pas sur fond d'occultes percussions
lointaines se fond entendre, et on entend comme le bruit métallique
que ferait une serrure qu'on essaie de forcer, de plus, quelque chose
.. ou quelqu'un semble vouloir sortir d'une boîte en bois .. un
cercueil peut-être ? Une fois la créature libérée, les
chœurs s'envolent à nouveau puis se font de plus en plus lointains,
jusqu'à se perdre sur l'horizon éclairé d'une rougeoyante lueur
astrale.
Ce n'est pas tout à fait terminé. Un spectre errant, alors jusque-là
oublié apparaît à travers les troncs d'arbres morts et la brume
glaciale et humide, je le suis du regard pendant quelques minutes,
son souffle résonnant dans toute la vallée .. S’entend au loin
une mélodie et le clocher d'un village voisin. Au final, il
s'éloigne, je le perds de vue … et il est temps de rentrer
et d'achever la rédaction de cette chronique.
Il
s'agit là d'un extrait seulement de ce qu'il est possible
d'expérimenter avec cet album qui se définirait selon mes mots
comme une « fabuleuse perle » pour le moins que vous
soyez aisément ensorcelés par les thématiques évoquées. Dans
tout les cas, il est important de s'abandonner à cette œuvre voire
même de se mettre en condition pour l'écouter. La musique est ici
envoûtante par sa répétitivité et ses petites subtilités
dissimulées à chaque instant, les chœurs et le souffle du vent
reviennent souvent et donnent en partie vie à une atmosphère
tourmentée et funèbre dans sa majesté. On appréciera les
sonorités de clavicorde ou de « harpsichord » (difficile
de savoir, je ne suis pas vraiment, là ..), cet instrument apparu
probablement au cours du XIVème siècle au Moyen-Age et utilisé
notamment au cours de la renaissance. 'Curse of Dark Centuries' se
définit alors comme une musique extrêmement imagée, déjà par le
titre des morceaux qui posent un décor et un cadre puis ensuite par
notre imagination sollicitée par la musique. Ainsi, à l'image d'un
certain nombre de projets de black atmosphérique qui me font le même
effet, la musique de Catacombs
Enshadowed
a le pouvoir de soustraire l'auditeur à sa morne réalité pour en
rejoindre une autre, mais cette fois ci envoûtante et mystérieuse.
Il faut dire que c'est un peu l'essence même du dungeon synth, après
tout.
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