The Sarcophagus - "Towards The Eternel Chaos" (2011)
Tracklist
01 - Towards the Eternal Chaos 03:31
02 - The Legend Sleeps Behind the Mountains 07:08
03 - Hymn to Awakening 05:04
04 - Age of Demons 05:18
05 - The Sarcophagus 04:41
06 - A Funeral Opus 01:05
07 - Anatolian Dragons 05:35
08 - Under the Lunar Eclipse 05:43
09 - Nothingness, Emptiness, Chaos 05:38
10 - Misanthropic 05:54
Extrait : "The Legend Sleeps Behind the Mountains"
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The Sarcophagus, initiative de deux musiciens de Raven Woods, ne démarre réellement qu'après quelques années passées dans la plus grande discrétion. Une démo et deux EP assez timides finissent par déboucher sur "Towards the Eternal Chaos", leur premier album, avec la présence du sieur Niklas Kvarforth au chant. Si certains amateurs d'Epic Black Metal pourraient reconnaître la toile de fond de cet album comme faisant parti d'une veine Numenor à qui on aurait retirée le monopole du clavier, The Sarcophagus en est finalement assez loin dans son traitement des guitares, beaucoup plus effrénées, et de la place qu'occupent les mugissements de Niklas à l'intérieur des morceaux par rapport à celle des instruments. La scène Black Metal turque accueille en son sein un élève très prometteur, messager d'une fureur écrasante.
"The Legend Sleeps Behind the Mountains" vient dès le début annoncer ce qui sera la base de l'album. Des guitares rapides fonctionnant de concert avec une batterie d'ordinateur un peu factice mais amplement justifiée et le chant parlé de Niklas récitant de sombres incantations, libérées par une énergie venue du cœur dans des cris de guerre fanatiques.
Le pilier central de The Sarcophagus, ce sont ses guitares et leur complicité avec la batterie. Elles hachent dans le vif, martèlent nos oreilles, apportent nervosité et impulsion dans tous les morceaux de l'album. La batterie les accompagne dans leur progression, les sonorités des caisses claires se fondent si bien avec le tempo des guitares qu'on ne distingue plus les deux types d'instruments, en totale coordination, ajoutant ainsi à la frénésie des titres.
De temps à autre, une des deux guitares décolle pour entamer une nouvelle mélodie aux notes beaucoup plus détachées, suivis dans ces moments-là par le clavier, qui disparaît aussi vite qu'il était venu. On se demande pour le coup si The Sarcophagus ne tend pas vers une certaine forme de Melodic Black Metal qui s'ignore, comme si le groupe réfutait cet aspect de sa musique. Mais cette composition générale ne sert qu'à jongler entre les parties musclées et celles disons plus coulantes, les premières s'essoufflant au milieu du morceau sont secourues par cette mélodie pour ne revenir que plus fortes, violentes, imposantes. Le clavier et cette guitare rebelle laissent se reposer le rythme assez violent des débuts de chansons pour le relancer avec plus d'intensité par la suite.
Niklas ne cherche pas l'harmonie dans la formation mais sait trouver le juste milieu entre temps de présence dans le morceau et échange de bons procédés avec les instruments. La rareté du chant ne fait qu’amplifier le souffle infernal et martelant du duo guitares/batterie. Caractéristique de la composition générale des morceaux qui trouve son plein potentiel dans "Nothingness, Emptiness, Chaos", qu'on pourrait regretter qu'elle ne soit pas exhibée plus tôt dans l'album.
Le morceau éponyme, "The Sarcophagus", marque une espèce de pause à l'intérieur de l'album. Une première vingtaine de secondes dans une esthétique sonore presque Symphonic Metal laisse place à la cadence machinale des guitares et à un chant presque lyrique. Un morceau qui fait se reposer la formation sur elle-même pour mieux relancer l'élan brutal sur les morceaux suivants. La tonalité est presque douce et tend vers un tempo un peu plus calme.
"Towards The Eternal Chaos" n'a pas de refrains, complètement dilués dans une temporalité inexorable qui ne laisse transparaître aucune longueur. Les morceaux s'enchaînent sans temps morts et avec rigueur. Tandis que "Nothingness, Emptiness, Chaos" a une structure musicale un peu plus carrée que le reste, les guitares sont plus orchestrales et la batterie plus présente, "Misanthropic" clôture très bien l'album. L'aspiration Numenor est plus marquée, les guitares mènent la course à la frénésie par une rapidité d'exécution encore plus prononcée qu'auparavant. Niklas déclame ses dernières incantations, pousse quelques gémissements Shining-iens et le fondu sonore sur le dernier claquement de la batterie met fin à l'invocation.
Même si la basse se résume à un support sonore de fond et que la présence d'un clavier puisse déranger ceux en quête d'un Black plus brut et plus sec, "Towards the Eternal Chaos" est une valeur sûre, portée avec une violence prononcée par les guitares infaillibles de Nahemoth et Thyrouth.
Kalhan
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