Chronique | DarkTribe - The Modern Age (album, 2015)


DarkTribe - The Modern Age (2015)

Tracklist

01 - Humanizer
02 - Red House of Sorrow
03 - My Last Odyssey
04 - The Modern Age
05 - A Last Will
06 - No Train To Earth
07 - Holy Water Day
08 - Wild Call
09 - Rainwar
10 - Anthem For a Planet
11 - Darkside of Imagination

Extrait

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Un groupe de Power Metal français, c’est assez rare pour le mentionner, donc vive le camembert ! Maintenant que c’est fait, on va laisser la place à DarkTribe, qui a traîné ses rangers depuis Nice jusqu’à Scholomance pour nous présenter son second album, "The Modern Age".


La première référence qui vient à l’esprit lorsque l’on voit la pochette de cet album qui en est truffée est celle du Seigneur des Anneaux. Ça rentre dans l’esprit Power, donc bon point pour eux. Et c’est vrai que ça en est plus proche de ce qu'on pourrait penser. Cet être rachitique et recroquevillé, ne dirait-on dirait pas Gollum regardant le Mordor plein de cheminées brûlantes en se demandant où il a encore paumé son anneau ? La statue couchée paraît être une référence à la planète des singes, jusqu’à ce que l’on se rende compte que ce n’est pas la statue de la Liberté des Etats-Unis mais plutôt une sculpture de facture hellénique pointant les bâtiments du doigt, comme si elle leur reprochait quelque chose.

En bref, la pochette traduit bien l’esprit de l’album, à savoir le monde moderne bâti sur les ruines de l’ancien et que les habitants de ce nouvel âge peuvent être aussi évolués qu’ils le veulent, il s’affaiblissent chaque fois plus. Personnellement, j’aime énormément ce personnage squelettique enveloppé dans une sorte de drap. Ce que j’apprécie le plus est l’expression pensive qu’il a ; comme s’il se demandait si quelque chose vaut encore la peine dans ce monde. Et quand on le voit, on ne peut que lui donner raison, tout est détruit. Le masque sur son visage suggère que la maladie le ronge, lui ou le reste du monde autour de lui.

Alors, ça vaut encore la peine de se battre et d’espérer quelque chose ? Eh ben les gars de DarkTribe disent oui ! La première piste de cet opus déstabilise l’amateur lambda de Power puisqu’elle commence par de la musique électronique. Et puis, comme une idée de révolte dans la tête d’un rebelle, les instruments plus classiques germent peu à peu ; tout d’abord fonctionnant avec le système, puis le surpassant, pour se faire couronner par le chant. La résistance du bien nommé "Humanizer" a porté ses fruits, place donc à "Red House Of Sorrow" qui passe à l’attaque.

Sur cet album, la voix est très importante, c’est la marque de l’humanité. Rythmé par les battements de cœur de la batterie, l’organe vocal d’Anthony Agnello se joint à merveille aux riffs batailleurs des guitares. Acoustiquement, la voix est purement typée Power, grâce à ses variations diverses ; mais la tonalité de base est légèrement plus basse que ce que l’on peut entendre ailleurs. Cependant, on notera qu’elle monte à chaque fois plus vers les aigus. Les riffs de guitare quant à eux, reflètent bien l’esprit de combat et de révolte présents partout dans l’album, mais force est de constater que, quelquefois, d’une piste à l’autre, on peut leur trouver une certaine ressemblance notamment avec "The Modern Age" et "Darkside of Imagination". Cependant, c’est ici quantité négligeable lorsqu'on voit, ou plutôt qu'on entend, la diversité de mise. Il ne viendrait à l’esprit de personne de comparer "Wild Call" et "Holy Water Day".

J’ai également beaucoup apprécié le déroulement de l’opus. Il commence par l’éveil de l’humanité crée dans "Humanizer" par le son d’une guitare se mêlant à la musique électronique et s’achève, après une bataille épique pour vaincre l’âge moderne et un enchaînement de chansons plus violentes et rapides les unes que les autres. L’album atteint son paroxysme dans "Call Of the Wild", où le côté animal prend le dessus sur l’humain et la technologie. Puis, la bataille s’achève ensuite dans un " Darkside of Imagination", violent et barbare, qui invite l’auditeur à rejoindre la rébellion et à se battre lui aussi.

"The Modern Age" est un bon album de Power metal illustrant un concept original, pas de fantasy. Ici les dragons sont des buildings et des cheminées, mais le combat n’en sera pas moins violent. La voix se couple parfaitement à l’instrumental et rend l’ensemble très plaisant à écouter. Il est très facile d’arriver à la fin des enregistrements et de penser qu’il en restait 2 ou 3 tellement le mélange se déverse dans l’oreille. C’est un peu, pour rester dans l’esprit Power, de l’hydromel auditif. On a fini la bouteille avant de se rendre compte qu’on avait plus soif.


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Auteur : Gwen


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