Live Report | Saint Vitus & Orange Goblin @ l'Usine, Genève


Rien que le titre vous tape dans l’œil, hein ? Oh oui, j’vous vois très clairement, vous, le doomeux toxico sur les bords, j’vous voir cligner les yeux en apercevant une si belle date. En même temps, SAINT VITUS et ORANGE GOBLIN quoi ! On parle quand même d’un des plus vieux groupes de Doom au monde dans le cas du premier, et d’un des groupes les plus influents (dans le Stoner) pour le second ! C’est quelque chose quand même, franchement. Bref, ce soir-là l’ambiance était aux basses lourdes, à la bière et à l’herbe ! Un bien grand programme me direz-vous. Deux légendes jouaient ce soir à l’Usine de Genève, face à un public constitué à moitié de hippies et de fan de Doom de la première heure. C’est donc à 22h que commença une débauche musicale digne des plus grands.



Vous ne pouvez pas savoir combien de Stoners attendaient ORANGE GOBLIN ce soir-là. Entre ceux tenant à peine debout, et ceux qui trépignaient d’impatience, le public se faisait plutôt joyeux. Après la traditionnelle demi-heure de retard du premier groupe, voici que l’armoire à glace nommée Ben Ward (quel colosse !), qui officie comme chanteur dans la formation anglaise, monte sur scène. Après une intro et un morceau, il faut bien avouer que l’audience n’était pas autant excitée qu’elle semblait l’être auparavant. Jusqu’au moment où les fameuses notes de « Acid Trial » retentirent, et là, tout le public se mit à balancer la tête au même moment. Évidemment, le groupe suivit, et chaque membre se mit à s’activer de son côté. S’enchainent plusieurs titres (dont 2 du tout dernier album Back From The Abyss), pour enfin arriver au très fameux « Some You Win, Some You Lose ». Ce fut également le point de départ où le public commença très sérieusement à s’activer. Quelques débuts de pogo, quelques fans qui dansent, auxquels on rajoute une énergie débordante (côté fosse, mais également côté scène). Tout continua pour le mieux, jusqu’aux trois derniers titres. Ce fut l’occasion de redécouvrir le véritable sens du mot « pachydermique »… « The Fog », « Quincy The Pigboy » et bien évidemment « Red Tide Rising » rendirent fou les fans qui se mirent à vigoureusement pogoter. Le chanteur faisait preuve d’une incroyable présence, à provoquer le public sans cesse. Au grand étonnement de pas mal de fans, il réclama un Wall Of Death (et pas un truc de tarlouze, qu’on soit bien clair) sur « Quincy The Pigboy », qui fut magnifiquement bien exécuté. Le set se termina sur l’excellent, le très fameux « Red Tide Rising », où l’on pouvait clairement voir une sorte d’océan de cheveux qui bougeaient dans le public. Bref, un set fort en basse, en solo déjantés, le tout surplombé d’un chanteur au charisme fou qui était en communion avec ses spectateurs. Si l’on rajoute à ça un son parfait, on obtient très facilement un set excellent.








Ok, on peut aisément qualifier le set d’ORANGE GOBLIN comme un set véritablement pachydermique. Mais alors oubliez toute notion de lourdeur parce que le groupe qui arrive va vous faire trembler tellement il est lourd. Quand SAINT VITUS débarquent sur scène, du haut de leur cinquantaine bien passée, on pouvait presque entendre un « Woaaaaah » d’admiration de la part du public. Il faut dire que ce tour, c’était pas n’importe quoi pour eux. C’était quand même le 35ème anniversaire de leur plus célèbre album Born Too Late. Le set commence avec 6 titres non-extraits de Born Too Late (rappelons qu’ils étaient censés jouer l’album dans sa totalité), durant lesquels le public s’échauffera très largement, ou plutôt profitera de cette instant pour se remettre de ORANGE GOBLIN. Les choses sérieuses commencent à la 7ème musique, nommée « The War Starter » (enfin un morceau de Born Too Late ) ! Le set continuera avec le magnifique et triste « The Lost Feelings », pour peu à peu s’acheminer vers le titre phare, que tout le monde attendait : « Born Too Late », bien évidemment. Dès les premières notes ont pu entendre des acclamations de la part de tout le public, face à un chanteur très concentré sur son show. Comment qualifier cette musique, si ce n’est que sa lourdeur relève plus de la baleine qu’autre chose ? Tout le long on pourra entendre des fans chanter ce titre à vive voix, avec un chanteur quasiment en transe, headbanguant au rythme quasi-funèbre de cet hymne, débitant son texte comme un pape voudrait réciter la messe. Le set se termine sur ce titre mythique, avec une salle apparemment comblée d’un tel spectacle. Il faut dire qu’après le pachyderme que fut ORANGE GOBLIN, finir sur du Doom plus calme fut vraiment idéal. 


En tout cas, félicitations à l’ingé son qui nous a donné un son parfait pendant toute la durée du concert. Une mention spéciale au batteur de SAINT VITUS qui m’a très clairement rappelé la vidéo du batteur coréen fou, tant il jouait agressivement et passionnément. 


Auteur : Rémi


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