Chronique | Eclectika - "Lure of Ephemeral Beauty" : Être expérimental ou ne pas l'être telle est la question...
Eclectika - "Lure of Ephemeral Beauty", 2012
Tracklist
1. Through the Supernova Remnant
3. Cyclic Anagnorisis
4. Room Nineteen
5. Sophist’s Death: Legacy and Bitter Tears
6. Trauma 835
7. Sweet Melancholia
8. Les Sept Vertus Capitales
9. Handicapped Sex in a Mental Orgy
10. Aokigahara
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Eclectika est un trio Français de Metal. Originaires de Dijon ils se sont formés en 2001. Ils ont à leur actif quatre albums : « Funeral Victorious March » sorti en 2005, « The Last Blue Bird » vit le jour deux ans après, suivi en 2010 par « Dazzling Dawn ». L'album sur lequel nous allons nous pencher est le dernier opus du groupe : « Lure of Ephemeral Beauty » paru l'an dernier. L'instrumentation de l'album est assurée dans son ensemble par Sébastien REGNIER qui fait aussi une partie des voix, les deux autres membres Noémie SIRANDRE et Aurélien PERS s'occupent exclusivement du chant.
L'artwork
de l'album a été réalisé par Sébastien REGNIER. Dans la
continuité des albums il représente un trou noir. Le paysage est
planté. Ne vous attendez pas non plus à un Metal électronique qui
veut tendre vers une image cyber-futuriste. Il est comme une rêverie
face à l'espace infini.
Le
style musical d'Eclectika est difficile à cerner. Nous retrouvons
des éléments du Black, du Death et du Symphonique avec des
tendances expérimentales.
Prenons
par exemple 'Sophist's Death: Legacy and Bitter Tears' : le morceau
nous livre une batterie typée Black, avec des samplers d'ambiances
qui donnent un esprit expérimental. La voix Black/Death fait face au
chant lyric féminin. Lors des passages ''Black'' (faute de meilleur
terme pour qualifier la voix) la musique se fait violente puis d'un
seul coup nous passons au chant lyric avec un musique en fond qui
colle à ce nouveau chant.
La
musique de la formation cherche à perturber l'auditeur. 'Trauma 835'
est un ''interlude'' dans l'album. Il arrive au milieu de celui-ci,
on ne sait pas trop d'où il sort mais il est là. Il mélange
musique et bruits divers comme le hurlement de personnes sur une
montagne russe. Après ce morceau à tendance BO de film d'horreur
nous enchaînons sur la mélancolie de 'Sweet Melancholia'.
La
guitare sèche est saccadée, à la limite du stressant, alors qu'en
avant nous avons le chant lyric clair accompagné de violons. Même
dans la douceur du morceau nous ressentons ce coté perturbant et
dérangeant. L'écoute du morceau n'est pas aussi apaisante que de
prime abord. Mais c'est le lot de l'album dans son ensemble. Tout est
fait pour que chaque écoute soit nouvelle.
Tout
l'album est une alternance entre passages violents et douceur, que ce
soit la musique ou les chants. Le tout offre à l'auditeur un
patchwork de divers styles pour aboutir à une musique conceptuelle
et expérimentale. Elle plaira sans doute aux amateurs du genre mais
pour l'auditeur non-initié c'est une autre question.
« Lure
of Ephemeral Beauty » se veut être original et complet, mais
le défaut que nous pouvons y trouver c'est justement d'aller chasser
sur des terrains très ou trop différents Certes, c'est
expérimental et cela sort des chemins battus. Mais l'album est
encore entre deux eaux. Il n'est pas assez expérimental pour être
qualifié ainsi mais il l'est trop pour les autres.
Un
album avec de bonnes idées, un imaginaire intéressant et qui colle
à la musique mais qui se cherche encore à ce niveau là. Il manque
le pas qui le fera basculer dans l'expérimental et qui rendra la
musique d'Eclectika complète.
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Auteur: Morgan
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