Chronique | SPHÆRA - Teratology (EP, 2018)


Sphæra– Teratology (EP, 2018)

Tracklist :

01. Proteus
02. Freaktion
03. The Fallen

Streaming Intégral :
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Une année s’est écoulée depuis la sortie du premier EP des lorrains de Sphæra. Alliant Death Metal et Progressif, cet EP nommé dopamine sous sa formule chimique C8H11NO2, avait permis au groupe d’émerger dans la scène française avec un style et une patte artistique déjà définie. Le combo revient avec un second EP, Teratology – Original Extended Play Soundtrack, sorti en juin 2018, encore une fois de manière auto-produite. 

Deux éléments importants sont notables dès la première écoute. D’abord, le thème qui fédère l’ensemble de l’EP. En effet, les paroles abordent l’univers des difformités humaines, inspiré des faits réels identifiable au cours de notre histoire. Entre déformations anatomiques et anomalies congénitales, il sera question de Joseph Merrick aka Elephant Man ou les Freak Show (cirques où étaient exposé les êtres humains aux physiques difformes) – plus d’informations disponibles en cliquant sur les hyperliens. 

Second élément notable, le virage esthétique pris lors de ce second EP : le côté progressif s’estompe un peu au profil d’une agressivité plus présente et d’un Death Metal plus marqué et incisif. Une manière peut-être d'accentuer le rapport entre la musique et le texte, et d'insister sur les douleurs psychologiques qu'ont endurées les sujets des paroles. Le côté visuel n’est pas en reste avec l’excellent travail de Loki Jackal qui s’est affairé à fédérer l’artwork avec le thème développé dans l’EP. 

Dès l’ouverture, on note une production impeccable ; l’enregistrement, le mix et le mastering ont été confiés à Flavien Morel, qui a exécuté un travail impeccable. Pour les petits nouveaux, la voix pourra surprendre : dans le paysage vocal du Death, ce timbre reste peu commun avec un chant saturé très rauque et des passages en  chant clair majoritairement polyphonique. Cette polyphonie se retrouve dans les soli de guitare et renforce la dimension théâtrale de la musique. Enfin, les sauts d’intervalles important sur le morceau « The Fallen » ne sont pas sans rappeler un certain Serj Tankian (System of a Down) dans l’esthétique. 

Question instrumentation, au-delà de l’aspect Death Metal majoritairement présent, on retrouve des rythmiques issues du Djent assez fréquentes et un jeu de dissonance souvent employé pour apporter une dimension lugubre à la musique. Les enchaînements harmoniques jouent beaucoup avec les attentes de l’auditeur, en prenant des virages dans l’enchaînement des accords qui ne sont pas intuitifs, confortant ainsi le côté malsain développé dans la thématique de l’EP.

Après un premier EP dont nous avons parlé en introduction qui pose les fondations de l’identité musicale du groupe, Sphæra enchaîne avec brio en proposant un Teratology plus mature qui s’inscrit dans la continuité de l’esthétique de C8H11NO2 avec des évolutions démontrant que les musiciens ne se contentent pas de se reposer sur leurs acquis. 
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W.G.

Sphæra

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