Chronique | BOVARY - Mes Racines dans le Désert (Démo, 2017)



Bovary - Mes Racines dans le Désert (Démo, 2017)

Tracklist :

1. Mes racines dans le desert 06:15
2. Ta vie c'est mes chiottes 04:50
3. Je ne serai plus là pour l'attendre 10:09
4. Automne 09:55
5. Outro 05:36

Streaming Intégral :
 ___________________________________

Gustave Flaubert aurait-il pu imaginer inspirer un trio féminin de Black Metal dans le choix de leur nom de groupe lorsqu’il condamne Emma Bovary au suicide dans son œuvre ? Le choix de reprendre le nom de cette héroïne emblématique de la littérature réaliste pour nommer une formation de DSBM n’aurait pas pu être plus pertinent. Alors serait-ce cette œuvre que la jeune femme conte à l’enfant sur la pochette de la première démo des filles d’Embrun ?

Bovary nous livre avec Mes Racines Dans le Désert son premier pas dans le monde tourmenté de la musique dépressive. Parmi leurs influences, les filles citent les grands noms des courants Black Metal/Ambient/DSBM que sont Bathory, Psychonaut 4, Satanic Warmaster, Nocturnal Depression, Amesoeur, Alcest, Nargaroth, Burzum, Mayhem... Il est temps de se pencher sur cette démo de cinq titres parue en 2017 sous le label NAR Production.

La première piste éponyme permet une immersion légère dans l’univers du groupe. Grâce à une mélodie épurée, au son clair de la guitare fortement réverbérée, soutenue par quelques percussions, on se retrouve plongé dans une ambiance brumeuse, teintée de quelques notes de synthétiseur et d’une basse lointaine. L’orage s’installe peu à peu, par l’arrivé en fade-in d’une guitare saturée sale et rauque qui vient peu à peu couvrir la douce mélodie répétitive et enivrante. Ce désert instrumental se remplit peu à peu des voix saturées qui se chevauchent. Le sens est difficilement perceptible. On saisit parfois un mot ça et là, souvent relié au thème de l’oppression et de la douleur.

Par un fondu de sortie ne laissant plus que quelques frappes sur les peaux des percussions, nous sommes doucement amenés vers le second titre qui nous sort brusquement de la musique ambiante introductive. "Ta vie c’est mes chiottes", second morceau de la démo, est résolument tourné vers le DSBM avec une voix plaintive qui hurle contre "ta vie".

Ta vie c’est mes chiottes
J’y gerbe mes miasmes
Et jouis de te voir t’y noyer
Comme un macchabée
Mal enterré

Les paroles restent simples dans la construction lexicale et emploient un vocabulaire peu enrichi. On regrettera de ne pas avoir un plus gros travail d’écriture dans des textes plus profonds tels qu’on en retrouve chez Gris par exemple. Musicalement, ça reste sur une formule assez classique. Les guitares criardes soutenues par un blast continu sont des ingrédients récurrents dans ce style musical. Les quelques soli de guitare qui naissent ça et là viennent enrichir la composition et dialoguent avec les plaintes de Queen Thrash.

"Je ne serai plus là pour l’attendre" offre une première partie aux instrumentation légères qui rappellent l’esthétique ambiante introduite au début de la démo. S’ensuit une longue musique mid-tempo dans une esthétique DSBM classique où les cris de Queen continuent de résonner dans les "rues peu éclairées".

La suite de l’album est majoritairement instrumentale. "Automne" agit comme l’exposition d’une profonde réflexion mélancolique, les longues plaintes sont placées en arrière-plan d’une instrumentation ambiante et planante constituée d’arpèges et de nappes sonores. Enfin l’Outro de l’album est construite sur un modèle symétrique qui débute par un rythme épuré de guitare, progressivement enrichi par diverses autres lignes mélodiques. Le point central du morceau se forme à l’exposition de deux voix de synthétiseurs teintées de quelques larsens et trémolos de guitares qui viendront à disparaitre peu à peu, au fil du temps qui passe, pour s’achever de la même manière qu’il a commencé, sur un simple thème de guitare claire, seul.

La première démo de Bovary reste fidèle à sa présentation, un DSBM classique, peut-être un peu trop, qui mériterait d’aboutir à une exploration plus personnelle afin de s’écarter de ses influences qu’on sent peser au-dessus des différents morceaux. Une entrée en matière honorable qui donnera suite on l’espère, à la quête réussie d’une identité personnelle qui démarquera le trio féminin des nombreuses formations du genre.

"Si tu ne t’es pas suicidé après l’écoute de cette démo, c’est qu’avec les copines, on a manqué notre coup. L’avantage, c’est que tu seras vivant quand on sortira l’album, et tu pourras nous l’acheter, Bisou" Gwen.
_____________________________________
W.G.

Bovary :

Commentaires

  1. Asmofée23:37

    C'est vraiment sympa, un bon groupe, un bon projet, une bonne idée.
    Ca fait partir loin ce truc.

    RépondreSupprimer
  2. Anonyme04:00

    Un girl band de DSBM haha !!
    L'avantage c'est que c'est pas putassier comme the irons maiden et plus
    recherché qu'un groupe de reprise.

    RépondreSupprimer
  3. Anonyme15:56

    C'est un nocturnal de gonzesses ?

    RépondreSupprimer
  4. Anonyme13:40

    Ouais ...

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire