Chronique | Mynationshit –
Struck down by Faith (Album, 2013)
Tracklist :
01. Intro 02:20
02. Demon´s Gold 06:31
03. Pain and
Desolation 04:56
04. Greedy Brick 04:57
05. Desert 06:26
06. Outro 04:11
Extrait en écoute :
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Recette
de Struck down by Faith
par Mynationshit,
pour 6 pistes :
Ingrédients :
- Un Carlos Martin à la composition
- Un synthétiseur Mopho David Smith
- Un synthétiseur Acces Virus TI
- Un vocodeur Electro Harmonix Vocoder V-256
- Une boîte à rythmes Roland TR-808
- Des sons électroniques de la première génération des pionniers de Düsseldorf
- Du post-punk sombre des années 80
- Une ambiance synthwave
- Une touche de post-modernisme
- Une dose de réflexion sur la misère humaine, les dogmes, l’honnêteté et le matérialisme
- Beaucoup d'introspection
- Un Elías Saura pour le mixage
- Un Seabastian Hübert, de Hyboyd, pour le mastering
- Un José Punzón, de C'mon Tutankhamon, Neo Junco et Tubular Balls, pour le visuel
Recette, entre synthwave, minimal,
ambient et coldwave:
Préchauffez votre
platine à 33 tours/min. Faite bien attention à ne pas la programmer
en 45tours/min, car si sur la plupart des pistes cela passe crème,
vous risquez d'avoir une surprise à l'écoute de "Pain
and Desolation", principalement au niveau du vocodeur.
Avec la patte de Carlos
Martin, espagnol se cachant derrière le projet Mynationshit,
prenez une bonne dose de sons synthétiques que vous allez étirer en
longues nappes. Forcez sur le côté sombre de ces sonorités, afin
d'obtenir un substrat propice à une bonne introspection. Aucune
boîte à rythmes n'est pour le moment requise, ce qui fait de
"Intro",
un hors-d’œuvre léger mais qui annonce la couleur.
Forcez un maximum sur les
basses lourdes et mesurées à partir de "Demon's
Gold". Le rythme doit être lent sans être léthargique. Donnez
un côté Blade Runner en lorgnant sur Vangelis
avec une bonne dose de synthwave, et accentuez le côté ambient par
des pads lancinants. Saupoudrez le tout d'une boîte à rythmes
minimaliste, toute en finesse. Sur la moitié du morceau, activez
l'arpégiateur et vous y êtes : paysage sonore tout en
émotion, profond.
Passez
à l'étape suivante avec "Pain and Desolation". Mélangez
le post-punk sombre des années 80 avec les vieilles sonorités des
pionniers de Düsseldorf, afin de créer une base synthpop tirant sur
la coldwave. Étalez le vocodeur par-dessus. Étoffez le tout avec
une dose de réflexion sur la misère humaine, les dogmes,
l’honnêteté et le matérialisme, sans en renverser ni trop en
mettre, cela gâterait l'ensemble. Décorez avec un brin de
post-modernisme, surtout mis en avant dans le clip du morceau :
un astronaute découvrant une humanité moderne, mais à travers des
ruines, comme étranger à sa propre histoire.
Pour
bien réaliser la "Greedy
Brick",
ne vous hâtez pas. Reprenez les ingrédients nonchalants de "Demon's
Gold" en accélérant légèrement le rythme et en envoyant
l'arpégiateur sur les basses d'entrée de jeu. Jonglez avec les
sonorités pour donner à l'ensemble une force certaine, entre
électronique dépressive et synthwave cathartique. Le goût doit
être très équilibré, entre ombre et lumière. Un titre
transcendant empreint d'espoir.
Si
la sauce prend, il ne vous reste plus qu'à entamer le "Desert".
Réutilisez les basses lourdes et mesurées de "Demon's Gold",
mélangées au post-punk tirant sur la coldwave de "Pain and
Desolation". Utilisez le vocodeur pour, dans les ténèbres, les
lier. Décorez avec un soupçon de coulis de pads et jouez
habilement avec les temps morts afin de relever toutes les saveurs
d'un arpégiateur poussant l'auditeur au voyage.
Finissez
en beauté avec "Outro" qui reprend des éléments
d'"Intro" et de "Desert". Vous en avez fini avec
les boîtes à rythmes. Laissez la magie des leads et des pads faire
le travail et complétez, sur la toute fin, en augmentant les doses
et en ajoutant un motif sonore ; une mélodie entêtante, en
cliffhanger, laissant comme un goût d'inachevé, comme pour donner
l'envie irrépressible de se remettre le disque dans les oreilles.
Terminez
l'opération en faisant mixer l’œuvre par Elías Saura et en
demandant un mastering aux petits oignons à Seabastian Hübert.
Empaquetez le tout avec une pochette signée José Punzón, mêlant
crâne, œil et chair dégoulinante sur fond gris. Faites tourner sur
la platine préalablement préparée. Nommez l'ensemble Struck
down by Faith, soit littéralement « Terrassé
par la foi », et vous obtenez l'une des œuvres les plus
sombres, stoïques et vitalistes de Mynationshit. De quoi
réfléchir durant de nombreuses heures sur soi, en soi.
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Aladiah
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