Chronique | DYING GIANTS - Tales of giants (EP, 2017)



DYING GIANTS - Tales of Giants (EP, 2017)

Tracklist :

01. Etna Volcano
02. 23rd Nebula
03. Minos Serpent’s Tail
04. Atlas Mount


Streaming intégral :
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Conan ça vous évoque quelque chose ? Oui car l’histoire de Conan le Barbare a inspiré un très célèbre et très bon groupe de Stoner/Doom metal reprenant le nom du personnage. En 2010, le groupe sort son EP Horseback Battle Hammer contenant le titre « Dying Giant ». Après un petit flash temporel, nous voilà en 2015, au beau milieu du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. C’est à ce moment-là que Vilay (batterie) et Bertrand (basse) forment le duo qu’ils intitulent Dying Giant, en hommage à la formation précédemment citée.

L’arrivée de Jérôme en 2016 en qualité de guitariste vient consolider le groupe qui propose un univers musical tournée vers le Doom/Sludge entièrement instrumental. La suite logique ? Une première production, et c’est précisément ce qui nous intéresse aujourd’hui : un EP 4 titres auto-produit sorti le 31 octobre 2017 reprenant « l’imagerie chaotique du doom avec des noms de morceaux qui font tous référence à des légendes de créatures gigantesques » (propos du groupe).

L’EP est introduit pas une ligne de basse minimaliste, mais pesante, qui permet une mise en abyme des plus réussies en prévenant l’auditeur de ce qui l’attend : ici ce sera lent, ce sera lourd. L’arrivée de la batterie et de la guitare achèvent de construire le tableau. La créature gigantesque est là, elle rugit, vomit des torrents de lave, c’est l’« Etna Volcano ». En son centre, les cyclopes, ouvriers d’Héphaïstos forgent les armes de dieux. On leur attribue le Foudre de Zeus, le Trident de Poséidon, l'arc et les flèches d'Artémis et la Kunée d'Hadès … et pourquoi pas le Tails Of Giants?


Second titre, coup de pied au derrière et on quitte la stratosphère. On part en voyage dans la 23eme nébuleuse (« 23rd Nebula ») qui renvoie directement au mythe de Cthulhu. La créature aux ailes filandreuses et aux multiples tentacules serait né, au delà de l'esprit de Lovecraft, dans cette nébuleuse, qui semble correspondre à la nébuleuse d'Orion. La lourdeur de la ligne de basse, soutenue par une guitare au son traité par un flanger renvoi à un univers dominé par les Grands Anciens. Une preuve encore que l'oeuvre de l'auteur américain n'a pas finit d'inspirer....


Retour sur Terre et voyage dans le temps, un retour à la mythologie Grecque vers le fils de Zeus et d’Europe, Minos. Toujours introduit par la ligne de basse, le titre évoque l'histoire du roi de Crète, devenu après sa mort un des trois juges des Enfers sous la souveraineté d'Hadès. L'évocation musicale de ce personnage se veux encore une fois massive, soulignant la lourdeur et la fournaise du lieux qu'il habite désormais, jugeant les morts aux côtés d'Eaque et Rhadamanthe.


Nous restons dans la mythologie Grecque avec le dernier titre "Altas Mount", la Montagne des Dieux (qui d'ailleurs est évoquée sur la pochette). Situé au Maroc, le massif montagneux dépasse les 4000m de hauteur et a été richement utilisé dans les mythes de différentes cultures. Atlas désigne dans la mythologie Grecque le nom du Titan qui portait le poids de la voûte céleste sur ses épaules. Dans la légende de Persée, ce dernier "pétrifie Atlas en lui montrant la tête tranchée de Méduse qu'il a tuée peu de temps avant, le transformant en un massif qui porte son nom - le massif de l'Atlas - et qui s'étend à travers le Maroc, l'Algérie et la Tunisie". Musicalement, ce dernier titre achève de nous écraser sans concession aucune et conclue dignement la première production des toulousains. 


Du nom du groupe au titre des chansons en passant par celui de l'EP, Dying Giants reste fidèle à la thématique abordée avec une cohérence sans faille. Une entrée en matière titanesque pour les Géants Toulousains. On attend la suite avec impatience.
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W.G.

DYING GIANTS :

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