Chronique & Full Stream | REGNVM ANIMALE & NORN - Brinna / Brenna (split, 2018)


Regnvm Animale & Norn - Brinna / Brenna (Split, 2018)

Tracklist :

I. Regnvm Animale - Förhoppning - 00:57
II. Regnvm Animale - Människan är människans varg - 04:06
III. Regnvm Animale - Våga se mig i ögonen - 03:42
IV. Regnvm Animale - Brinna - 03:30
V. Regnvm Animale - I döden - 03:33
06. Norn - Andartak - 00:58
07. Norn - Hvítar kjúkur - 05:33
08. Norn - Þúsund rauð ljós - 04:14
09. Norn - Af svörtum álfum og öpum þeirra - 05:13
10. Norn - Ábreiða - 04:42

Streaming intégral :


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La nature est une forme d'anarchisme primordial. Une harmonie que l'on retrouve dans toutes les racines, et dans le chant du vent. C'est entre deux courants, au froid nordique et à l’écorce noire qu'est notre place. Un écho Crust Black Metal se fait entre les islandais de Norn et les suédois de Regnvm Animale. Il est temps, Brenna / Brinna s'écoulent devant nous.
C'est une ode poétique élémentaire qui s'élève lorsque le conte commence. L'espoir, l’espérance sont les mots soufflés par 'Förhoppning'. Les récifs suédois sont le théâtre d'une offrande à la terre scandée en chant Black / Crust. Les sonorités oscillent entre tragédie et fatalité, au rythme d'une batterie Crust Punk, et aspirations épiques. 'Brinna' représente toutes ces aspirations guerrières et païennes. La civilisation n'est pas une fatalité : la barbarie sauvage, naturelle et anarchique peut triompher. La batterie bat le rythme, avec vitesse, lourdeur. Les passages alternent, toujours plus vindicatifs. La guitare est répétitive et claire, elle forme un brouillard atmosphérique empreint des temps anciens et mystiques.
Nous sommes loin, la rêverie mélancolique de 'I döden' au chant narré délicat commence. Il est enchanteur, un flocon, magnifique et éphémère. Des notes de piano accompagnent sa chute.

Une forme de rédemption humaine apparaît face à la puissance et la magnificence de ces paysages. On se baisse, notre regard se porte sur cette herbe où se mêle le blanc de la neige et le vert de la nature. Mais déjà une voix résonne, différente. La langue n'est plus la même, le lieu est différent. La poésie a été remplacée par une voix qui semble venue d'une messe télévisuelle. Nous sommes dans les bas-fond islandais.

Norn livre des sonorités punk alors que s'écoule 'Andartak'. La mer suédoise est loin dans cette cave où se mêlent la haine et la violence. Où une voix Punk résonne sur une instrumentation Black Metal, où les blasts ne font qu'un avec les larsens. Aucune accalmie, la tempête s'est levée et ne s'arrête pas. Tout s’enchaîne aussi fluide qu'une inondation. Seuls, les effets Noises ponctuent la fin des titres.
Le bruit du bois contre le bois. Un tabouret, une guitare commence et résonne dans cette cave voûtée. La poésie dramatique de Jóhann Sigurjónsson se fait entendre. On retrouve cette touche poétique de Regnvm Animale mais l'espoir a été balayé. Seul reste l'expression du désespoir. Mais la poésie est là, dans ces sous-sols urbains, à chanter la beauté de la nature.

Dire que Brenna / Brinna sont les deux faces d'une même pièce serait utiliser une expression éculée et qui occulterait la dimension sociale, politique, mystique et poétique qui se dégage de cette pièce en deux actes. C'est tout à la fois une ode romantique et une réponse pessimiste, un ensemble de différentes réalités. Brenna / Brinna offrent une expérience au-delà de la musique dans leur construction. Ces réalités existent toutes à la fois.

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Morgan


REGNVM ANIMALE 



NORN




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