Chronique | ANDRÉA SPARTÀ & MAQUERELLE - "UBU" (Album, 2018)


ANDRÉA SPARTÀ & MAQUERELLE - "UBU" (Album, 2018)

Tracklist :

A1. Pour Reveiller Le Roy.
A2. A Ubu.
A3. Sale Soleil.
A4. Le Roy et Sa Femme.

B1. A Macbett.
B2. Ubu Cocu.
B3. La Bourrée.
B4. Pour Reveiller (encor) Le Roy.

Extrait à écouter :



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Autrefois la nuit était noire, autrefois la cour s’éveillait et observait la levée du Roy. Le soleil n'était que par ce que le Roy était. Autrefois la Maquerelle prostituait, maintenant elle n'est que bruit et fusion avec Andréa Spartà. Aujourd'hui est né l'UBU, simulacre musical et expérience émotionnelle.

Une :

Il a été juré : « de bien tuer le roi ». Le cor résonne, les sonorités noises s'éveillent, le cor résonne, les percussions martiales s’élèvent, tout se mélange. L'ambiance devient martiale, inquiétante et occulte. C'est ce qu'il faut 'Pour Réveiller le Roy'. Mais l'ode 'À Ubu' ne fait que commencer, inquiétant est le murmure, le rituel début, Drone, Noise ne font qu'un, onirique et maléfique, étrange et étrangère, souvenir d'un voyage oriental et de rites dans de sombres temples. La souffrance de la voix n'est qu'un écho de ses murs où des formes musicales obscènes et malsaines prennent formes. Le Soleil ne rayonne plus, la beauté ne se reflète que dans ces vices infâmes à la cruauté infantile :

« le roi, sa femme et son p'tit prince 
Sont venus chez moi pour me serrer la pince, 
Mais comm' j'n'étais pas là, le petit prince a dit: 
Puisque c'est comme ça, nous ne reviendrons plus. »

Que le 'Roy et Sa Femme' se réjouissent, nous ne sommes plus, car nous n'avons jamais été. Seul existe encore le bruit, la dépression et une comptine lugubre, mortifère. Les gongs marquent l'avancée du temps, la guitare est claire alors que le bruit l'entoure. Le temps, inexorable acteur de la mort, rend la forme d'un hurlement de souffrance, l'atmosphère devient oppressante alors que les rythmes électros prennent de plus en plus de place sur les souvenirs des jours qui passent.

Deux :

Si, l'UBU est l'anti-héros shakespearien, l'UBU est l'anti-musique : « Adonc le Père Ubu hoscha la poire, dont fut depuis nommé par les Anglois Shakespeare, et avez de lui sous ce nom maintes belles tragoedies par escript. ». Minimaliste et non-pop, elle résonne intrinsèque, détruisant les bases de nos conventions musicales, qu'elles soient Dark Folk, Black Metal, Industrielles ou folkloriques. Que la Noise résonne, que la non musique soit, que l'expérimentation soit, qu'elle soit, elle et complète, qu'elle se suffise à elle même, qu'elle soit ce fils rouge, qu'elle en tisse une corde et pende haut et court le Roy et la hiérarchie politique et la tyrannie. Qu'elle soit ce qui n'a jamais été.
Après la violence vient 'La Bourrée', mécanique, électronique. Le folklore est métallique avant que les tambours ne résonnent à nouveau. Il est l'heure de réveiller encore le Roy, un réveil angoissant, où le cauchemar est préférable à une réalité corrompue, où les inspirations martiales de ce réveil ne font aucun doute sur l'avenir guerrier et destructeur des jours à venir. L'appel se fait, au travers de cette voix désincarnée, de ces rythmes ritualistes et occultes, l'appel à la noirceur et à la mort à la souffrance. Que le cor résonne une dernière fois pour le fin de tout.

Le Roi est mort, vive le Roy, vive l'UBU.

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Morgan


ANDRÉA SPARTÀ



MAQUERELLE



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