Chronique | HAVUKRUUNU - Kelle Surut Soi (album, 2017)


Havukruunu - "Kelle Surut Soi" (Album, 2017)

Tracklist:

01. Jo Näkyvi Pohjan Portit
02. Vainovalkeat
03. Noidanhauta
04. Vainajain Valo
05. Vaeltaja
06. Myrskynkutsuja
07. Verikuu

08. Kelle Surut Soi

Streaming intégral : 


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Direction la Finlande avec non pas du Death Metal pour cette chronique, mais du Black Pagan, avec le dernier album en date de la jeune formation Havukruunu. Havukruunu donc, dont le nom signifierait quelque chose comme « Couronne de Conifère », s'est formé en 2013 sous l'impulsion du multi-instrumentiste Stefan et du bassiste/vocaliste Humö. À peine formé, le groupe sort deux démos, Metsänpeitto en 2013 et Usvakuningas en 2014, puis un premier EP Rautaa Ja Tulta en 2015 qui fera quelque peu parler de lui et permettra au groupe de se voir proposer un contrat avec le label allemand Naturmacht Productions. Ainsi sortira le premier album de Havukruunu, Havulinnaan, fin 2015 ,avec son black pagan bathoryesque aux effluves heavy, auquel vient de succéder cette année le nouvel album des finlandais, Kelle Surut Soi. Notons qu'entre ces deux albums, Humö quitte le groupe et est remplacé à la batterie par Noitavalo, le chant étant quant à lui récupéré par Stefan...


Fidèle à ses productions précédentes, Havukruunu orne une fois de plus son nouvel album d'une illustration de Heidi Kosenius, dans des teintes de noir, de gris et de blanc pour un résultat sombre et brumeux du plus bel effet (chaque morceau de l'album bénéficiant d'ailleurs de son illustration dans le booklet). Si de prime abord l'illustration tendrait à nous faire penser à une représentation d'un cavalier noir issu de l’œuvre tant inspiratrice de feu Tolkien, il n'en est point question ici, le groupe puisant son inspiration dans les mythes et légendes de sa culture, dans l'hiver, le froid et la solitude...


L'album démarre sur "Jo Näkyvi Pohjan Portit", au son du vent et d'arpèges de guitare acoustique, avant que le groupe ne nous assène sa recette à coup de riffs tumultueux et épiques, soutenus par un tapis de double pédale des plus vindicatifs. Le ton de l'album est donné avec ce premier morceau épique et guerrier. Ton que l'on retrouvera par ailleurs sur la quasi totalité de l'album.

Et si le groupe puise son inspiration dans la solitude, le froid de ses légendes nationales, il en ressort un côté plus épique que mélancolique, en témoigne le titre précédemment cité ou le redoutable "Noidanhauta" et ses guitares qui vous hérissent le poil et vous font fièrement dresser la tête tant elles sont efficaces. Bien plus léger, l'aspect mélancolique de l'album transparaîtrait ici plus dans les chœurs parsemant l'album, à l'image du final de "Vainovalkeat", ou du refrain de "Vaeltaja", des plus maîtrisés et prenants. Cela n’empêche pas pour autant le groupe de mélanger ces deux facettes comme il le fait sur le très bon "Verikuu", à la fois épique et mélancolique, avec sa rage froide et guerrière et ses chœurs mélancoliques... Aidé en cela par l'ajout également de quelques nappes de claviers éthérés en fond.

Relativement homogène, l'album bénéficie d'une forte intensité, due pour beaucoup au jeu de batterie de Noitalavo à force de blast continu et de double pédalage intensif, comme sur le tumultueux "Vainajain Valo", et aussi de tempi généralement assez élevés. Havukruunu agrémente néanmoins sa musique de passages mid-tempo des plus agréables, comme en milieu de piste sur "Voidanhauta" ou sur "Vaeltaja", permettant à l'auditeur de se reposer au milieu de ces charges véloces et tumultueuses que nous assène le duo. L'album se clôt d'ailleurs de cette façon, grâce au titre éponyme "Kelle Surut Soi", plus calme et lancinant que le reste de l'album, presque atmosphérique.

Côté production, l'alliage est de très bonne facture avec un son cru et naturel renforçant la froideur Black Metal des compositions des finlandais, laissant chacun des instruments se faire sa place dans le mix final de l'opus. 

Havukruunu nous offre ici avec son deuxième album Kelle Surut Soi un croisement racé d'un Bathory (à plus faible dose que sur le précédent album toutefois) et d'un Moonsorrow auquel se grefferait un petit quelque chose nous rappelant les début d'Arckanum et Immortal (sur "Vaeltaja" notamment). Bref, des influences plus que louables pour cette prometteuse formation qui à n'en point douter pourrait aisément venir défier les maîtres du genre, à condition bien sûr de se départir un peu plus de ces influences pour se démarquer de la concurrence et tracer sa propre voie... Une des meilleures sorties du genre de ce cru 2017.


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Nyarlathotep



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