Chronique | DESOLATE SHRINE - Deliverance From The Godless Void (album, 2017)


Desolate Shrine - "Deliverance From The Godless Void" (Album, 2017)

Tracklist:

01. The Primordial One
02. Lord Of The Three Realms
03. Unmask The Face Of False
04. The Waters Of Man
05. The Graeae
06. Demonic Evocation Prayer
07. The Silent Star
08. ...Of Hell

Streaming intégral : 



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Les Finlandais de Desolate Shrine, au line-up inchangé depuis leurs débuts (L.L. Instruments, M.T. Chant/paroles, R.S. Chant) et à la popularité grandissante du fait de la grande qualité de leur discographie, nous reviennent en cette fin d'année 2017 avec leur quatrième album Deliverance From the Godless Void, toujours chez l'excellent label Dark Descent Records. Celui-ci succède au redoutable The Heart of the Netherworld, véritable claque sortie il y a deux ans.


Une fois de plus, l'album bénéficie d'une superbe illustration, très symbolique et plus épurée, signée par le musicien L.L. et dans la pleine continuité des artworks ornant les deux précédentes réalisations du groupe.

Sans préambule, ce Deliverance From the Godless Void démarre avec "The Primordial One", titre relativement mid-tempo, aux riffs lourds et plombants et au final duquel s'ajoute des notes de piano lugubres et hypnotiques, parfait donc pour s'immerger dans cette nouvelle offrande du trio.
On retrouve sur ce nouvel album cette atmosphère asphyxiante, noire et oppressante qui se propage et s'infiltre tel un poison dans nos veines, et cette senteur d'outre-tombe conférée par la production écrasante, poisseuse et opaque à laquelle le groupe nous a habitués depuis ses débuts, et apportant à Desolate Shrine ce son si particulier.

Les titres oscillent entre mid-tempos monolithiques ("The Graeae") et accélérations furieuses ("The Waters of Man"), se faisant même plus lourds, plus écrasants et pachydermiques que dans les sorties précédentes, grâce à des passages aux tempos plus lents à la frontière du doom, distillant plus efficacement encore une atmosphère plombante et suffocante tel un reptile rampant doucement mais inexorablement vers sa proie. Cette atmosphère lugubre et asphyxiante se trouve encore obscurcie par le duo de vocalistes alternant et superposant growls caverneux et profonds et hurlements âcres peu engageants, mais aussi par l'apport d'une petite nouveauté, l'ajout de légères touches de claviers. Celles ci sont sporadiquement disséminées dans les compositions comme lors de la partie centrale du très bon "Unmask the Face Of False" ou du final de "The Primordial One"...

Ainsi, la lourdeur se veut le maître mot de ce Deliverance from the Godless Void avec de redoutables titres tel le superbe "Unmask The Face of False", lourd et monolithique aux relents doom évidents, l'écrasant et implacable "The Graeae", tout en puissance et "The Silent Star" à l'atmosphère plus noire que les abysses avec ces guitares dissonantes lugubres et oppressantes. Tous trois dépassant d'ailleurs les huit minutes sans que ne se fassent sentir la moindre lassitude, signe qui ne trompe pas quant à la qualité de ces morceaux, véritables pièces maîtresses de l'album.

Les blasts sont utilisés avec parcimonies afin d'accentuer la noirceur et l'impression de Chaos créé par des titres comme le bon "Lord Of The Three Realms" ou l'impétueux "Demonic Evocation Prayer", titre le plus agressif et rapide de cet opus des Finlandais, qui dénoterait presque des morceaux les plus lents l'entourant.

Le dernier morceau "...Of Hell", certainement le plus étrange, clôt l'album avec une instrumentation assez classique, très posée, lente mais où viennent se superposer en seconde partie des orgues lugubres nous renvoyant en plein milieu d'une messe noire afin de célébrer sans doute, la grandeur de l'entité qu'est maintenant Desolate Shrine.

Une fois de plus Desolate Shrine écrase la concurrence avec ce quatrième album Deliverance from the Godless Void noir, implacable et monolithique, à la fois du même tonneau que ses prédécesseurs mais aussi différent de par la lourdeur et la senteur doom qui s'en dégagent. 
La messe est dite, nous tenons là un très sérieux concurrent au titre d'album de l'année...

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Nyarlathotep



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