Chronique | VASSAFOR - Malediction (album, 2017)


Vassafor - Malediction (album, 2017)

Tracklist:

01. Devourer Of A Thousand Worlds
02. Emergence (Of An Unconquerable One)
03. Elegy Of The Accurser
04. Black Winds Victoryant
05. Illumination Of The Sinister

Extraits en écoute:



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Groupe culte s’il en est, Vassafor a laissé une empreinte indélébile sur l’univers du Metal Extrême, de par son charisme, sa puissance, son opacité. Depuis sa naissance ce monstre n’aura eu de cesse d’ériger son pouvoir sur nous, à travers démo, splits et un album paru en 2012 auquel les fans de Metal sombre vouent un culte impie. Vassafor a tout récemment annoncé sa signature chez Debemur Morti et la sortie de son nouvel opus sobrement intitulé Malediction prévu pour novembre 2017. J’avoue avoir eu une appréhension à l’écoute de celui-ci tant Obsidian Codex se veut être une œuvre qui m’aura marqué mais aussi éprouvé, tant par sa noirceur que par sa violence. L’impatience autour de cette sortie est énorme et justement il est temps de poser des mots sur les sensations éprouvées lors de la dissertation de cette nouvelle œuvre du maître V.K.

Ce nouvel album de Vassafor fera office de confirmation pour le groupe, non pas qu’il en avait besoin aux vues de sa discographie parfaite jusqu’à présent, mais passer le cap du second album sans se plagier soit même n’est jamais une mince à faire. Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, je vous invite à vous plonger dans l’univers du groupe pour mieux vous en imprégner. Sur Malediction, VK s’entoure une nouvelle fois de Ben Parker pour ce qui est du rôle de batteur, qui le suit depuis déjà un long moment au sein de Vassafor. Et VK aura eu raison de ce choix tant Ben aura su retranscrire de manière adéquate le cauchemar musical des compos de l’entité, dégageant une furie brutale et totalement malsaine le tout agrémenté de passage mid-tempo pachydermique et accablant. Après la première écoute de cet album dont il m’aura fallu plusieurs écoutes pour pouvoir le digérer tant il est massif, force est de constater que le contrat est rempli.

Une musique toujours aussi pesante et dérangeante dont l’ambiance glaciale ne laissera personne de marbre, tant les fans que les détracteurs. A travers ces cinq titres, VK aura su parfaitement nous retranscrire ce qui fait sa force, sachant user des changements de rythmes au bon moment, provoquant par moment chez l’auditeur des crises d’hystérie, notamment sur les titres typés Death Metal comme ‘Emergence (of an Unconquerable One)’ et ‘Servitude’, beaucoup plus intenses, directs et aliénés que les autres titres de l’album. On ressent à travers ces deux morceaux les influences Death Metal du début des années 90 que VK a connues, notamment à travers ces riffs alambiqués et décharnés, laissant place à une furie intense de A à Z.


Mais ce qui fait la force du projet, c’est sa musique compacte. Pesante, lourde voir pachydermique sans pour autant être étouffante, car justement, les compositions, grâce à leurs durées dépassant allègrement les dix minutes permettent d’évoluer dans différentes atmosphères, conduisant l’auditeur à travers tout un panel d’émotions, à la limite de la schizophrénie ! Oppressant et hermétique Malediction est la suite logique de l’œuvre créée par le groupe.

Une des marques de fabrique de Vassafor reste le chant. Rarement il aura pris sur une œuvre une place si prédominante. Fantomatique et abyssal, il mettra en exergue la folie cachée en vous grâce à sa densité tout en vous pétrifiant de par sa froideur, comme si une entité invisible rodait autour de vous en psalmodiant des cantiques infernaux ! Rares sont les groupes à avoir pris le parti de l’originalité sur le chant, évitant les hurlements criards pseudo dépressifs ou les growls Death actuels… Non, là il est un des fondements du groupe, un des points qui fait que l’on reconnait d’emblée le géniteur de ce projet.

Même si les titres évoqués précédemment m’ont marqué de par leurs côtés plus direct et punchy, ce sont les trois autres titres, fort d’une durée beaucoup plus longue et retranscrivant idéalement l’univers du groupe qui restent les points forts pour moi, créant une ambiance apocalyptique permettant ainsi au groupe de mettre en place des structures matures et dévastatrices, laissant l’auditeur dans un effroi total et un grand désarroi.

Le tout est agrémenté d’une production glaciale (réalisée par le maître) et qui pourtant sait mettre en avant tous les instruments et les nuances dont fait preuve cet album. Il faut bien reconnaître que cette œuvre opaque nécessite le temps de la digestion pour pouvoir en assimiler les différentes subtilités, tout comme l’album précédent. D’ailleurs ceux qui ont aimé Obsidian Codex seront conquis par ce nouvel opus. Prosternez-vous devant cette nouvelle œuvre abyssale.

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KhxS 



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