Suffering Hour - In Passing Ascension (album, 2017)
1. Insufferable Scorn
2. For The Putridity Of Man
3. Devouring Shapeless Void
4. The Abrasive Black Out
5. Withering Microcosmos
6. Through Vessels of Arcane Power
7. Procession To Obscure Infinity
8. Empty Avowls
Extrait en écoute :
_______________________________
_______________________________
Comment en suis-je arrivé
là ? Je le sais, mais il m'est difficile d'y croire. Je suis
intemporel, immortel, prisonnier, et finalement, des plus terrorisés.
Cela fait longtemps que j'ai perdu la vue, et tout sens de gravité.
Je suis là, dans cet univers parallèle à celui que vous connaissez
tous, gigantesque mais fini, sans espoir ni trace de vie. Le Chaos.
Mon attrait pour l'occulte m'a mené trop loin, au point qu'il n'y a plus de retour possible. Je suis emprisonné dans le vide. Un
vide matériel comme temporel.
Même si cela ne signifie plus grand
chose pour moi, je me rappelle être atterri ici le 26 mai 2017. Je
me rappelle également d'une secte, Blood Harvest. Son but était
d'entrainer des personnes bien spécifiques pour trouver et ouvrir
les portes du Chaos. Elle était persuadée de son existence, et de
son lien avec le Malin. Une division de cette
organisation y était parvenu, et elle se nommait Suffering Hour. Elle avait beau s'être
constituée que récemment,
sa façon de comprendre
les choses était visionnaire, et sa réflexion était décalée
par rapport aux autres unités.
C'est ce qui lui a permis d'ouvrir les portes du Chaos. Blood
Harvest m'avait promis
gloire et fortune si j'accompagnais cette compagnie vers le lieu où
les portes interdimensionnelles avaient été localisées. C'est non
sans innocence que j’acceptai, fier
et joyeux, affirmant
mon satanisme comme un levé de médaille, marqué au fer rouge de l'âge influençable.
C'est dans le Minnesota, dans un bois non loin de Minneapolis que
notre
aventure continua. Après une simple prière, quelques suites de mots
dans une langue m’étant incompréhensible, une double porte semblant
flotter dans l'air, apparut à
quelques centimètres du sol.
Elle s'ouvra doucement. J'étais ébahi, tant elle était haute, car
elle atteignait
la cime des arbres les plus grands de ces lieux. Si je fus pris de surprise et d'émerveillement à la vue de l’immensité de ces portes, les autres de Suffering
Hour, eux, restaient de marbre,
la réflexion de deux d'entre eux étaient marquée par un froncement
de sourcils accru. Ils me prirent et me jetèrent à travers les
portes. Sans remord, un être venait de voir toute trace d'avenir
disparaitre : j'étais un simple cobaye leurs permettant de voir ce
qu'il se passait si un être traversait ces portes.
Malgré
mon sentiment de solitude ici, je sais que je ne suis pas sans
compagnie. Je l'entends. Un
prisonnier, monstre, d'une taille défiant l'imaginable, règne en
maitre de ces lieux. Rien que ses cris ou paroles, que sais-je, font
vibrer tout mon corps, toute mon âme. J'ose penser aux raisons de
son exil, et au temps qu'il a traversé en ces lieux. Je
suis intemporel, immortel, prisonnier, et finalement, des plus
terrorisés. Voilà
ce qu'est "In Passing
Ascension" pour moi.
Revenons-y plus
concrètement. Suffering Hour
fait dans du black/death
atmosphérique
d'une patte reconnaissable entre 1000, tant il regorge d'originalité.
Tout l'album a été peaufiné
pour créer une atmosphère qui leur est finalement propre, nous
berçant dans un profond chaos, nous recouvrant tel un cocon, et qui
pourtant nous laisse un sentiment d'insécurité.
Le gros point fort
de l'album :
l'IN-TEL-LI-GEN-CE des riffs. Ils
sont d'un savoir-faire impressionnant, jouissant d'accords
distinctifs,
à se demander si l'accordage des guitares est conventionnel, mais
j'en doute fortement. Là où ils sont forts, c'est qu'ils arrivent à mélanger en un même riff des airs pouvant parler à tout le monde
et des accords/mélodies en dehors de ce que l'on pensait concevable.
C'est ce qui donne l'effet décalé, d'où l'univers parallèle
dans l'introduction. Ils
aiment aussi laisser mourir les notes des mélodies, ce qui donne ce
côté
"gouffre profond".
Ajoutons à cela des petites pointes de folies, vous savez, les
effets de guitares très
particuliers que Dagon d'Inquisition
a fait sa marque de fabrique ? Mettons au final pas mal de basses et
une batterie souvent mid-tempo et voilà, vous avez les grandes
lignes de la musique d' "In Passing Ascension". Le chant
principal n'est pas
marquant, sans grande originalité mais
fondant dans la musique grâce
à pas mal de reverb pour
accentuer cette atmosphère sombre et gigantesque. Le chant secondaire, lui, me parle plus. Une voix aiguë, que les démons ont
envoûtée pour enseigner aux fidèles les prières lucifériennes.
Elle me rappelle la voix secondaire de Lvcifyre
sur "Svn Eater", c'est exactement le même état d'esprit
en plus du timbre déjà assez similaire.
Le
point faible de l'album (parce qu'il en faut un, sinon ce n'est pas drôle...) : le manque de blasts agressifs.
Cela ne peut paraitre qu'un détail, car
là n'est pas le but de l'album, mais
cela m'a tout de même
dérangé.
Les musiques se retrouvent souvent
avec une structure visant à faire monter la pression, notamment
grâce à une accélération du rythme accompagnée de nombreux
breaks de batterie. C'est un peu l'effet "build up Metal"
si vous voulez. Sauf qu'au bout, l'ambiance se veut plus lourde et
pesante que déchainée, plus
mid-tempo. Si cet effet
marche du feu de dieu au
début, avec le temps, il
marche de moins en moins, car premièrement on s'y habitue, donc
moins de surprise, et deuxièmement, on l'attend ce moment où les
boeufs sont lâchés, et donc, on s'impatiente. C'est le seul réel
défaut que je pourrais lui trouver. Néanmoins, cet album est une
réelle expérience, entre
originalité, atmosphère, et technicité. C'est sans aucun doute qu'
"In Passing Ascension" se retrouvera dans mon top de cette
année. Voire du mois
prochain...
Commentaires
Enregistrer un commentaire