Chronique | SLAVE ONE - An Abstract And Metaphysical Approach To Deceit (EP, 2017)


Slave One - "An Abstract And Metaphysical Approach To Deceit" (EP, 2017)

Tracklist:

01. Tunguska
02. Through Illuminated Void And Meditative Resonance
03. Uroboric
04. Blessings Upon The Throne Of Tyranny (Dimmu Borgir Cover)

Extrait en écoute: 



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Retour en France pour cette chronique avec un groupe bien de chez nous, j'ai nommé Slave OneSlave One, pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, c'est un quintette officiant dans un death metal assez moderne oscillant entre brutalité et technicité, fondé en 2009. Après une démo Vermin cette même année et un EP Cold Obscurantist Light en 2012, le groupe sort son premier album Disclosed Dioptric Principles en 2016, trouvant un petit écho auprès de la scène nationale. Et c'est en cette année 2017 (le 29 septembre précisément) que Slave One nous revient avec un nouvel EP sobrement intitulé An Abstract and Metaphysical Approach to Deceit, toujours via leur label Dolorem Records. 

Ce nouvel EP de nos Français bénéficie d'un artwork intriguant représentant une icône de bronze d'une divinité abstraite sans doute mais inspirée de plusieurs cultures, en témoignent les différents attributs de cette créature, que ce soit oriental (Egypte, Phénicie, Sumer...) via les vaches, les soleils et le trône, hindou avec ses bras multiples et sa posture et même un petit quelque chose d'occulte avec un faciès qui n'est pas sans rappeler celui du Baphomet... Les textes du groupe s'inscrivent d'ailleurs dans une vision obscure de la religion et de la science comme l'indique le titre "Tunguska" abordant l'étrange événement du même nom. 

En bref, au delà de cette rapide analyse de l'artwork, Slave One avec cet EP nous offre quatre morceaux pour une durée d'environ 25 minutes, dont deux nouveaux titres, un ancien tiré de l'EP Cold Obscurantist Light et une reprise pour le moins surprenante des norvégiens de Dimmu Borgir.

Du côté des nouveautés, "Tunguska" démarre l'EP sur les chapeaux de roues et balance un Death Metal technique et direct assez moderne, aux leads vicieux avec une petite coloration orientalisante savoureuse en son milieu tant dans le solo que dans l'interlude, et qui s’intègre de fort belle manière à la musique délivré par le combo. "Through Illuminated Void And Meditative Resonance" quant à lui, bien que relativement mid-tempo se fait plus technique et progressif avec des riffs à multiples tiroirs, alambiqués et tordus mais ô combien délectables en témoigne la fin du morceau un brin transcendante. A mon sens, ce morceau est le meilleur titre de l'EP, alliant parfaitement brutalité et technicité tout en gardant un équilibre et un dosage juste lui conférant cette petite fibre si particulière et prenante.

Pour ce qui est de "Uroboric" tiré de l'EP de 2012 et comptant parmi les titres phares du groupe, il a bénéficié d'un petit coup de neuf côté production (et tempo) en se voyant intégrer à l'EP. Malgré le fait que le titre soit plus alambiqué et technique que le reste de l'album, il s'y intègre parfaitement et reste finalement très proche des deux morceaux précédents... 

Plus difficile par contre sera de parler de la dernière piste de l'EP (quoique...) qui s'avère être comme dit plus haut une reprise du groupe norvégien de black symphonique Dimmu Borgir avec le titre "Blessings Upon The Throne Of Tyranny" issu de l'album Puritanical Euphoric Misanthropia. Il est difficile d'en parler puisque je n'aime pas particulièrement le groupe en question, quoique cet opus figure parmi les meilleurs réalisations du groupe.
Néanmoins, notons que le morceau bénéficie d'une légère accélération par rapport à l'original lui conférant avec le guttural gras et profond du vocaliste (soutenus également ici par celui de Dave Chaigne de Savage Annihilation) une coloration très death metal, qui tout en dénotant avec un riffing assez différent des autres morceaux, réussit à s'y intégrer sans choquer n'y gêner l'écoute et la transition au sein de l'EP. Ah et concernant les claviers, ils sont ici utilisés avec parcimonies et ajoutent un petit côté atmosphérique étrange à la piste, sans se faire trop présent en prenant le pas sur les autres instruments.

Ainsi, les deux premier morceaux, tout frais tout neufs sont plus directs que les titres issus des précédentes réalisations du groupe, sans toutefois délaisser la technicité propre à la formation qui n'est d’ailleurs pas sans me rappeler une autre formation de chez nous officiant dans un genre similaire: Gorod. Cette petite volonté de changement se fait d'ailleurs ressentir au niveau de la production à la fois plus sombre mais aussi plus cristalline que sur le précédent album Disclosed Dioptric Principles, permettant ainsi aux nombreuses subtilités des titres de ressortir sans être noyées dans une production trop lourde ou trop faiblarde. 


Autant vous dire que si ce que nous annonce ce An Abstract and Metaphysical Approach to Deceit à la qualité indéniable est ce vers quoi le groupe se dirige pour son second opus, nous pourrions avoir là une réelle surprise et une surprise de qualité ! Parce que oui avec ce nouvel EP, Slave One surprend tout autant qu'il confirme tout le bien que l'on pouvait penser d'eux pour peu que l'on ne soit pas réticent à ce Death Metal à la fois technique et percutant que nous assène le combo de Montargis. 


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Nyarlathotep



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