Chronique | NARGAROTH - "Era Of Threnody" (Album, 2017)



Nargaroth - "Era Of Threnody" (Album, 2017)

Tracklist:

01. Dawn of Epiphany
02. Whither Goest Thou
03. Conjunction Underneath The Alpha
04. ... As Orphans Drifting In A Deser
05. The Agony Of A Dying Phoenix
06. Epicedium To A Broken Dream
07. Love Is A Dog From Hell
08. Era Of Threnody
09. TXFO
10. My Eternal Grief, Anguish Neveren

Extrait en écoute:



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Huit années se sont écoulées depuis la dernière production discographique du groupe de Black Metal Teuton Nargaroth. Depuis la sortie de l'album "Jahreszeiten" en 2009, se sont succédés une collaboration, une compilation et un album live. Cette année, le groupe mené par la tête pensante Ash revient avec une nouvelle production, intitulée "Era Of Threnody". Cet album a nécessité deux années de composition, entre 2014 et 2016, et a été enregistré dans divers lieux. La batterie a été enregistrée au Sweat Records Studio de Pressbaum par C. Grabner, les autres instruments, le mixage et le mastering ont, quant à eux, été réalisés au Sonic Fortress Studio de Vienne par D. Fellner.


Concernant le visuel, nous observons une pochette monochrome aux dessins soignés et sur laquelle le logo et le titre de l'album se distinguent avec brio. Le personnage représenté est Laocoön, figure emblématique de la Grèce. On distingue deux serpents s'enroulant autour du bras du personnage, chacun représentant respectivement la tentation et l'amour perdu. Laocoön lutte avec ces deux reptiles avant que ceux-ci n'empoisonnent son cœur. En arrière-plan, on distingue des piliers en proie à la destruction, symbolisant la chute du monde dans les abîmes. Enfin, en scrutant le fond noir de la pochette, on aperçoit l'étoile de Babylon, "Mère de l'abomination", assistant à ce spectacle tragique.

Si on se penche sur le contenu de ce chef-d'oeuvre, on remarque le choix d'une production nette et sans bavure, contrastant avec les autres productions discographiques de Nargaroth. Le côté mélodique est bien plus exploité que pour les anciennes créations. Si les solis peuvent apparaître comme parfois un peu trop catchy pour ce genre de musique, c'est sans compter sur une rythmique lourde et travaillée, dans laquelle s’enchaînent les dissonances. Selon les dires d’Ash, celui-ci aurait voulu dans cet album incorporer une pointe de culture traditionnelle issue du Flamenco, à la suite d'un séjour passé dans une région rurale du Mexique. Les guitares sont sur cet album bien plus travaillées, et on observe ainsi le fruit de la collaboration de Ash avec le talentueux Bernth, jusqu'alors simple musicien live pour les tournées du groupe (ce dernier ayant une formation en guitare jazz). Notons au passage que la line-up de cet album se constitue d’Ash, pour la création du concept autour duquel évolue l'album, ainsi que pour l'enregistrement de toutes les parties vocales. Bernth assure les parties guitares, la basse et les samples, et Renata V viens compléter la formation pour les chœurs.

L'ambiance générale qui se développe évoque une certaine noirceur et une mélancolie se dégage de la majorité des morceaux. Parmi les titres qui ont le plus retenu mon attention, je relève en premier lieu le poignant 'The Agony Of A Dying Phoenix', ainsi que 'Dawn of Epiphany', '... As Orphans Drifting In A Deser', ou encore le titre clôturant l'album, 'My Eternal Grief, Anguish Neveren'. Les titres évoquent le ressenti personnel de Ash par rapport à sa vision du monde et son expérience personnel au court de ses nombreux voyages. 

Cet album est véritablement mon premier coup de cœur de l'année. La qualité des compositions et l'interprétation impeccable des titres font de cet album le meilleur de la discographie de Nargaroth. Si le virage plus mélodique et l'aspect plus accessible des morceaux pourront déplaire aux fans des premières heures, il est pour moi pleinement réussi et prouve des capacités de Ash à faire ressentir son vécu personnel au travers d'une musique emplie d'émotions et de sentiments. Chapeau bas pour ce chef-d'oeuvre. 
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W.G.



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