Chronique | NANSIS / HARUSPEX / SERPENS LUMINIS - "Usque ad sideras et usque ad inferos" (Split, 2017)


Nansis - Haruspex - Serpens Luminis - "Usque ad sideras et usque ad inferos" (Split, 2017)

Tracklist:

Nansis
01. Fragment
02. Maudit
03. Goat Irrumation

Haruspex
04. To the Tomb
05. Crucify Them
06. Coil Black Earth
07. Solar Ruination
08. H.R.S.X.
09. Sharpened Spear

Serpens Luminis
10. Seed of Cain
11. Revelation
12. Linguam Serpentis

Extraits en écoute:




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La fureur de Jupiter serait en train de s’abattre sur notre planète ? C’est la question que nous sommes en droit de nous poser au regard de l’artwork signé Misanthropic art (Bölzer, Secrets of the Moon) qui illustre le split du trio suisse Nansis, Haruspex, et Serpens Luminis, intitulé « Usque ad sideras et usque ad inferos », et paru chez Asgard Hass. Il semble que l’univers religieux et divinatoire soit exploité dans cet opus. En effet, le titre du split qui se traduirait « des étoiles jusqu’aux enfers », correspond au droit de propriété énoncé dans les lois en vigueur durant la Rome antique notamment. Je me permets de réaliser cette correspondance car comme nous le verrons dans la suite de cet article, plusieurs éléments ramènent à cette période.  Au-delà de leurs nationalité commune, les trois groupes proposent des titres axés Black/Death ce qui rend l’ensemble cohérent.


Nansis a l’honneur d’ouvrir les hostilités. Si le groupe genevois avait à l’origine été fondé en 2008 par INVN dans le but de proposer du Black Metal atmosphérique, les ambitions du combo ont évolué, notamment avec l’arrivée en 2013 d’un nouveau guitariste, Verbluyd (Gronde), pour aboutir sur ce split à une musique plus brutale. Dès les première secondes, c’est par un mur de son, entre guitare en tremolo et blast rapide de batterie que l’auditeur est accueilli. La voix de Haître, malsaine et rauque vient rapidement s’ajouter à l’ensemble vociférant ses textes par-dessus la dense masse sonore. Les trois compositions se ressemblent notamment dans le jeu de batterie qui reste similaire d’une piste à l’autre, ainsi que dans les tremolos à la guitare présents en quasi permanence. Les trois morceaux n’en restent pas moins bons, cependant, dans le cas d’un long format, on serait en droit d’attendre plus de diversité dans les compositions pour ne pas tourner en rond et se lasser rapidement.

Haruspex, formation Romande fondée en 2015, fait suite à Nansis et propose six morceaux dans un style plus old-school que ceux-ci. Haruspex fait référence à une pratique notamment célèbre durant la Rome antique qui consiste en la lecture divinatoire dans les entrailles d’un animal sacrifié. Il n’est ainsi pas étonnant de retrouver des titres comme ‘To the Tomb’, ‘Crucify Them’, et une inspiration vers l’occulte, soutenue par une instrumentation lourde et pesante, plus oppressante mais moins rapide que Nansis. Les râles du chanteur N.K.Z ont peine se distingué dans la masse sonore créée par les guitares en tremolo mais vient plutôt compléter l’atmosphère lourde et pesante.

Serpens Luminis : nom évocateur ! Si on se souvient de l’hypothèse émise au début de cette article en rapport avec la religion, on peut ainsi interpréter le serpent comme une représentation de l’intelligence et de la malfaisance. Telle est d’ailleurs sa représentation dans le récit d’Adam et Eve, dans lequel le serpent représente le diable. L’idée de cette hypothèse tend à se confirmer par l’utilisation de ‘Luminis’, soit la lumière, ou la connaissance. Avec trois titres assez long (un peu moins de six minutes pour la plus courte), on a le temps de profiter de compositions alternant blast rapide et mid tempo, mis en valeur par une production moderne et un mixage très réussis. En comparaison aux groupes précédents, on a ici un Black/Death Metal un peu plus varié que les deux autres formations, ce qui n'est pas pour nous déplaire et achève en beauté ce split.

En attendant les futures productions de ces formations, je vous invite vivement à vous procurer ce split qui vous donnera un aperçu de ces trois groupes prometteurs.

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