Live Report | Atavisma, Balmora & Slang @ L'Hotel De La Musique, Villeurbanne, 11/02/2017





C'est en Février que commence l'année pour Ytormis Production, avec une fois de plus une date dans ce lieu désormais érigé au rang de « Maison », « L'Hotel De La Musique » à Villeurbanne. Ce côté « déjà vu » (loin d'être péjoratif) est accentué par la venue des Parisiens d'Atavisma, qui avaient déjà donné une date où ils ouvraient pour Mercyless, en Septembre 2015. C'est donc dans le cadre de leur première tournée française qu'ils arrivent plus déterminés que jamais (malgré très peu d'heures de sommeil, de ce que j'en ai compris) pour assurer la tête d'affiche de cette date qui s'annonce diversifiée et suivant « une évolution musicale » certaine.


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Setlist :

01. Intro/Outro
02. Fuse
03. Faith Healer
04. Burgundii
05. White Glacier
06. Unsettling
07. The Monk and the Goat
 08. In Chains 

Ce sont les Hauts Savoyards de Slang qui débutent cette soirée dont la violence montera crescendo.
C'est dans un Hôtel de la Musique assez bien rempli (une cinquantaine de personnes) que le groupe prend place. 
Musicalement, Slang se définissent comme "Rock / Metal progressif", ce terme étant quelque peu vaste et assez fourre tout, il me tardait de découvrir leur musique en live.

Pendant près d'une heure, les trois acolytes vont jouer des compositions aux bases Rock Psyché solides qui sont déjà fort plaisantes pour moi, auxquelles vont s'ajouter tout un panel d'influences les plus éclectiques et rocambolesques qui soient.
Ainsi, on les entendra enchaîner dans une décomplexion totale des passages typés Death Metal mid tempo à des parties typées Punk Rock Californien, auxquelles suivront des parties plus typées Blues.
On a ici affaire à un véritable argot musical (Slang signifiant; il faut le savoir; argot en Anglais) qui a l'air d'intéresser le public, qui semble être assez diversifié par ailleurs, certains semblant être venus pour les Hauts Savoyards et d'autres pour Atavisma notamment.


Setlist :

01. Stone Forest
02. Prophète
03. Kref
04. Exil
05. Khâ 
06. Daedra

C'est donc la jeune formation Lyonnaise Balmora qui œuvre en seconde partie, se proclamant (ou en tout cas ce qui est indiqué sur le Flyer) comme du Black Stoner. Déjà fortement intéressé par cette étiquette (notamment quand je repense à l'excellent album « The Moon Lit Our Path » du groupe Tempel), je dois avoué avoir été un poil déçu par l'influence de Gojira extrêmement présente dans les compositions du groupe , donnant à leur musique un côté plus « moderne » que je n'attendais pas forcément.

Le groupe exécute cependant ses compositions comme il le faut, enchaînant de temps à autre des riffs Black bien viscéraux avec des riffs bien redneck d'un Stoner Rock qui n'est pas sans me rappeler les sonorités d'un Kyuss (notamment les riffs de Stone Forest), aussi bien dans les riffs typés « desert » que dans le Basse au son fuzzé. En soit, on sent très bien la maîtrise des compositions, c'est peut être leur diversité qui serait à explorer un peu plus, notamment au niveau du jeu de batterie, où d'autres éléments pourraient être exploité décemment. Je note également des atmosphères et ambiances très prenantes, aussi bien dans les parties Black (plutôt Atmosphérique) que dans les parties plus « Kyuss-iennes ».

J'ai été en revanche assez impressionné par le chanteur qui, malgré quelques essais parfois hasardeux, savait déplier un panel de chant assez étendu, toujours avec ses capacités qu'on lui connaissait dans Udyr. Résumons pour terminer cette review : un set efficace, une volonté d'innovation très intéressante, une alliance entre des styles assez inattendue, mais possiblement un manque de variété dans les compositions. Balmora du coup, c'est un groupe que je souhaite vivement revoir dans un peu de temps, afin de voir l'effet que le temps aura sur leurs morceaux, et les changements qu'ils seront susceptibles d'y apporter.

Atavisma :



Setlist:

01. Sacrifice Unto Babalon
02. The Savage One
03. Invocation Of Archaic Deities
04. Where Wolves Once Dwelled
05. Monoliths
06. Ashen Ascetic
07. Amid The Ruins
08. Subterranean Life


Depuis le début de la soirée on avait déjà eu une certaine évolution au niveau de la lourdeur musicale. Atavisma était revenu à l'Hotel De La Musique pour porter le gras, le lourd et le monolithique à son paroxysme. Les 4 comparses montent sur scène et, dès le premier morceau, déverseront un flot de riffs gras et lourd accompagnés de blasts calibrés et d'une voix absolument caverneuse. Et l'emploi du mot « caverneux » s'avère être une litote tant le frontman de la formation Parisienne porte sa voix à un grave rampant, comme si le son qu'il émettait venait tapisser les instruments plutôt que de s'y ajouter.

Il faut dire qu'en plus d'une Basse incroyablement « fuzzée », au son presque crust, venait s'ajouter le guitariste et ses riffs tantôt radicalements Black Metal, tantôt affublés d'un son Death bien old school. C'est là la force du combo, de savoir mélanger et séparer musicalement 3 styles précis qu'ils utilisent pour construire leurs musiques. Ainsi, la lourdeur du Doom s'attache à l’ésotérisme du Black Metal, pendant que la touche Death ajoute un côté brutal, viscéral, mais surtout oppressant au Doom déjà joué d'une manière lourde. C'est l'ambiance qui en ressort qui est encore plus intéressante, enveloppant totalement la salle ainsi que son public qui suit le rythme parfois très rapide de la batterie. C'est sombre, parfois énergique, parfois écrasant, mais toujours profondément opaque et très maitrisé.

On sent également que les 4 musiciens connaissent la scène ainsi que la salle, y voyant une aise certaine dans leur placement de scène. Du chanteur complètement absorbé par son art (il finira d'ailleurs par descendre dans le public le temps de quelques phrases), au bassiste s'activant à l'énergie et la lourdeur des riffs qu'il produit, toute la bande Parisienne est investie à fond dans son truc (malgré, comme je l'ai dis dans l'intro, un début de tournée fatiguant). Pour moi qui les avait vu pour la première fois au Forest Fest l'été précédent, il est clair qu'on était assez loin du son de cette presta : la batterie était parfaitement ajustée au son des autres joueurs et on entendait aisément les changements de rythmes, le chant se faisait plus présent que jamais, contribuant à l'ambiance oppressante bien plus que n'importe quel autre membre…

Bref, une setlist efficace, on entendra des morceaux venant de leurs 2 productions déjà sorties, ainsi que certains autres encore inconnus. L'ambiance petit comité, la salle réduite pour un son encore plus compact : c'est un oui, et un excellent set de la part de la formation de Doom Death.

DopeLord

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