Chronique | BEHEADED - "Beast Incarnate" (Album, 2017)


Beheaded - "Beast Incarnate" (Album, 2017)

Tracklist:

01. Beast Incarnate
02. The Horror Breathes
03. Crossing the House of Knives
04. Reign of the Headless King
05. The Black Death
06. Cursed Mediterranean
07. Fid-dlam ta' Dejjem
08. Punishment of the Grave

Extrait en écoute:



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Direction l'île de Malte, son soleil, ses plages de rêves et surtout Beheaded, le groupe phare de la scène extrême maltaise (au côté de Abysmal Torment) ! Formé en 1991, Beheaded s'est forgé une certaine réputation au sein de la scène Death Metal européenne avec son death metal brutal à l'américaine qui lui vaut régulièrement d’être comparé aux new-yorkais de Suffocation. Fort de quatre albums de qualités, le groupe revient en ce début d'année pour nous livrer "Beast Incarnate" son nouveau brûlot de brutal death sorti chez le label américain Unique Leader Records et qui succède à l'excellent "Never to Dawn" sorti fin 2012. Et autant vous dire qu'au vu de la qualité des précédents albums du groupe, ce "Beast Incarnate" au magnifique artwork signé Gabriel Alegria Sabogal était des plus attendus...


S'il est souvent comparé à Suffocation, Beheaded avait réussi avec son précédent opus à se libérer quelque peu de la comparaison avec les américains, grâce notamment à l'arrivée au chant de Frank Calleja au guttural plus varié et moins proche de celui de Frank Mullen que son prédécesseur. Notons d'ailleurs l'arrivée sur cet album de Davide Billia (dit BrutalDave), batteur de Hour of Penance, Xenomorphic Contamination, Antropofagus... Et force est de constater à l'écoute de ce "Beast Incarnate", que les maltais n'ont pas changé leur fusil d'épaule et qu'il se situe dans la pleine continuité de "Never to Dawn". Exit les présentations d'usages, Beheaded démarre en puissance avec le morceau titre, véloce et d'une efficacité redoutable, entre riffs de bûcherons et leads impériaux sur un tapis de blasts dévastateurs. Cette brutalité se poursuivra d'ailleurs sur 'The Horror Breathes' et 'Crossing the House of Knives' au tempo toujours aussi intense, alliant magistralement fluidité, technicité et brutalité.

Et si brutalité et intensité sont ici les maîtres mots de cet album, Beheaded n'en oublie pas pour autant de varier un peu le propos en ralentissant le tempo à l'image de 'The Black Death', long de plus de huit minutes avec ses riffs pachydermiques et tortueux tout en lourdeur et en retenue (du point de vue de Beheaded évidemment) mais tirant toutefois quelques peu en longueurs.

Et que dire de la doublette clôturant l'album ! 'Fid-dlam ta' Dejjem' est un véritable ouragan de blasts et de riffs dévastateurs ne laissant que peu de répit à l'auditeur, et sur lequel Frank Calleja éructe ses growls dans une alternance d'anglais et de maltais. Le morceau final 'Punishment of the Grave', clôt lui l'album de la plus belle des manière avec des lignes de guitares prenantes et mélodiques parfois même presque mélancoliques et un soli de clôture majestueux. 

Côté production, celle-ci est plus puissante et compacte que sur "Never to Dawn", qui bénéficiait d'une production plus profonde permettant d'y développer une ambiance plus sombre. Cette production aux petits oignons, plus lourde et puissante, couplée aux morceaux directs des maltais permet de créer sur ce "Beast Incarnate" un ensemble à la puissance de feu dévastatrice à l'image des redoutables 'Beast Incarnate', 'Cursed Mediterranean' et 'Fid-dlam ta' Dejjem'.

Avec ce "Beast Incarnate", moins complexe et plus mélodique que son prédécesseur, mais paradoxalement plus intense et brutal, Beheaded confirme qu'il est l'un des fers de lance de la scène brutal death européenne et qu'il faudra compter avec lui en cette année 2017.

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Nyarlathotep



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