Chronique | ISON - Cosmic Drone (EP, 2015)


ISON - Cosmic Drone (2015)

Tracklist

01 - Lost Satellites     03:22
02 - Atlas     06:39
03 - RedShift     09:14
04 - Icosahedron    07:52
05 - Travellers     08:01

Extrait


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La musique est, avant toute chose, un ensemble de mélodie composant une œuvre. Et même si cette affirmation est vraie pour beaucoup d’artistes, il y’a malgré tout certaines mouvances qui identifient le bruit comme étant de la musique. C’est notamment le cas du Drone, ou bien du Noise et de toutes ses dérivées.


Malgré le fait que le vide soit un élément assez opposé au milieu musical, je l’ai toujours trouvé fascinant. Des groupes comme Darkspace, Alrakis ou encore Etoile Filante basent la totalité de leur musique sur ce thème, sur l’espace et ses particularités face auxquelles l’Homme se voit obligé d’abdiquer. En fait, c’est peut-être pour ça que l’espace passionne autant l’espèce humaine. C’est un univers indomptable et l’Homme est totalement soumis à ses lois. Mais, comme Darkspace et ses comparses, il reste des humains qui résistent et tentent de lier espace et univers musical. C’est le cas pour ce qui s’annonce comme un de mes albums favoris de cette année 2015 avec l’EP "Cosmic Drone" du duo suédois ISON.

Même si j’ai nommé ISON comme un "duo", il est plus approprié de parler d’entité cosmique et, même si je pense qu’il est compliqué de décrire une musique si lourde de sentiments, je vais néanmoins m’essayer à la tâche. Tout est complexe, tout est si complexe, s’en est fascinant. Avec cet l’EP, ISON allie la lourdeur du drone avec la volupté du Post-Rock et crée un univers cosmique absolument captivant. Tout au long de leurs musiques, vous flotterez dans l’espace au son des douces voix des deux membres, alliées à cette basse omniprésente et ces guitares aussi légères que percutantes. Rien que "Atlas" donne le ton, et ce dès le début de l’EP. Avec ces accords remplis de réverbération, ce synthé cosmique (ici encore tout s’assemble pour créer une formation à la fois incompréhensible et parfaite) et cette basse ultra grasse, l’auditeur se sent rapidement partir dans un voyage interstellaire.

Cette feuille de papier que je dois remplir m’effraie car, comme je le craignais, la musique d’ISON ne se décrit pas, elle se ressent et s’interprète. "Cosmic Drone" est une manifestation musicale du néant. Elle se déplace comme une entité incontrôlable et éthérée, emmenant chacun de ses auditeurs dans le trou noir le plus proche. C’est incroyable à quel point tout ce qui s’en dégage et si mystique, si fascinant.

Voici mes petits conseils afin d’expérimenter pleinement cet EP. Installez-vous confortablement dans votre lit, allongez-vous et prenez la position que vous jugez la plus confortable. Ajustez comme il se doit votre plus beau casque, lancez "Red Shift", la piste la plus transcendante, et fermez les yeux. Votre corps décollera peu à peu, flottant dans l’infini noirâtre et splendide de l’espace, voguant au son du néant et parcourant les étoiles.

En fait, je pense que si je devais affilier ISON à un style, je l’attribuerai au néologisme barbare de "Post-Drone". Comme énoncé au début de cette chronique, ISON mélange la lourdeur et l’envoûtement du Drone au raffinement et à la légèreté du Post Rock, créant ainsi une musique captivante et divine, cosmique.

Je ne sais que dire de plus vis-à-vis de "Cosmic Drone". C’est tout bonnement un des disques les plus fascinants qu’il m’ait été donné d’écouter, captivant et absolument parfait. De la couverture parfaitement appropriée aux 5 titres exceptionnels, l’entité suédoise m’a conquis grâce à cet aspect complexe, géométrique et en même temps irréel de la totalité de leur opus. Derrière ce style assez fermé du "Post Drone" se cache en vérité une musique riche et honnête. Il me tarde ainsi de découvrir le prochain opus d’ISON, qui marque ici un coup de maître, alors qu’ils n'en sont uniquement qu'aux balbutiements de la formation.

DopeLord
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