Chronique | Aeon Patronist - "Through The Paths Of Delusion" (Album, 2014)


Aeon Patronist - "Through The Paths Of Delusion" (Album, 2014)

Tracklist:

01. Reborn Through the Blinding Fire 03:12
02. Piercing the Veil of the Lost 05:42
03. The Hall of the Two Truths 06:28
04. Though the Paths of Delusion 05:05
05. Higher Spheres of Thought  08:35
06. The Mad Poet 07:01
07. On a Dying Garden 06:31

Extrait en écoute:


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            Il y a dans le monde ces lieux qui dès que l’on parle de Metal ne nous traverserons pas l’esprit, c’est le cas de le l’île de la Réunion, plus connue pour ses plages de sable blanc, son eau turquoise que sa scène Metal. C’est de ces contrées paradisiaques et ensoleillées que nous vient le groupe de Death Metal, Aeon Patronist. Formé en 2012 par Lenos qui s’occupe de toute la composition et des paroles (sauf sur deux morceaux composé par Aker : ‘The Hall of the Two Truths et 'The Mad Poet’),  le groupe sortira son premier album, « Through the Paths Delusion » courant 2014 en auto-production.

              Si de prime abord l’artwork est classique et avec sa photo de sous-bois en noir et blanc, voire même sans personnalité, il suffit d’écouter l’album pour l’oublier totalement. L'opus débute sur ‘Reborn Through the Blinding Fire’ avec une basse profonde et des riffs de guitares orientalisants, rappelant plus le désert égyptien que les plages réunionnaises. Mais ces riffs ne sont pas les seuls éléments à nous faire voyager au pays des pyramides. Le groupe utilise des instruments des îles à savoir le kayamb (instrument de percussion idiophone), et la darbouka (tambour d’origine Nord-Africaine). Si on sait que le mélange entre la culture orientale et le Metal marche et ce depuis Nile, l’ajout de cette instrumentation apporte une nouvelle dimension à la formation. Ce n’est pas tout puisque nous pouvons aussi entendre un clavier sur certains morceaux comme ‘The Hall of the Two Truths’, loin de prendre une place prédominante celui-ci ponctue les titres, contribuant ainsi à poser l’Atmosphère voulue par le groupe, saturant l’espace musical et donnant un aspect massif au tout. Les riffs et les sonorités Black / Death se succèdent et se mélangent jusqu’à former un tout tel que sur ‘Through the Paths of Delusion’ avec une batterie qui enchaîne les blasts sur une guitare plus Death technique. Les moments sans chant sont de ce fait tout autant agressifs. Nous pourrions penser dès lors que Brutalité et violence sont légion sur cet album, mais non: la formation nous montre que les partie plus calmes sont aussi de leur ressort avec des moments où les notes claires résonnent sur un bruit de cymbale, ces moments sont un oasis en plein désert avant qu'on se rende compte que ce n’était qu’un mirage. ’ Higher Spheres of Thought’ se paye le luxe d’un solo de guitare sèche aux sonorités orientales-bleusy dans le style Al Di Meola sans pour autant différer du reste des compositions. Chaque morceau apporte sa touche, que ce soit un solo Heavy, des parties Progressives, ou des relents Deathcore dans le chant comme sur ‘The Mad Poet’.

            Malgré les nombreuses influences qui composent le groupe, l’album est d’un équilibre et d’une cohésion rarement atteints pour un premier album et ce grâce au chant de Lenos qui devient le fil rouge de l’opus, créant une continuité sans pour autant tomber dans une quelconque platitude. Le chanteur arrive à passer d’une voix Black Death à une plus Deathcore voire Thrash sur le dernier morceau.

            Les morceaux se déroulent, chacun d’entre eux marquant l’auditeur par sa personnalité ainsi que la technique, à la fois puissant mais aussi empli de vision d’un Orient fantasmé et mythologique, entre combat et contemplation. Ne pas s’arrêter sur chaque titre tant ces derniers sont riches et complexes est un exercice difficile tant il y a dire. Ecouter Aeon Patronist c’est se retrouver face à une pyramide composée de Black, de Death et de musique orientale le tout avec une touche progressive.

            « Through the Paths Delusion » est un album complet et complexe. Chaque écoute apporte son lot de découverte. Pour un premier coup c’est un coup de maître, mais il faut apporter une nuance (si non ce n’est plus une chronique mais un éloge), l’artwork… Non vraiment c’est le seul défaut (et vraiment par ce qu’il en faut un). 


            Les nombreuses influences et la technicité déployées par le groupe auraient pu rendre le tout comme une simple démonstration comme c’est souvent le cas dans le Death Technique. Au contraire, Aeon Patronist s’en sert comme d’un moyen pour harmoniser le tout et crée ainsi une véritable personnalité musicale sans plagier Nile. Un tour de force qui n’est pas donné à tout le monde.


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Auteur : Morgan

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