Chronique | Galaktik Cancer Squad - "Ghost Light" : dans la nébuleuse des genres

Galaktik Cancer Squad - "Ghost Light", 2013

Tracklist

01. Ethanol Nebula
02. When the Void Whispers My Name
03. In lichterlosen Weiten
04. Ghost Light

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     Galaktik Cancer Squad est un One-Man Band de Black Metal Progressif, originaire de Hamburg en Allemagne. C'est le musicien Argwohn (Durothar, Garleben, Grauzeit, Morphinist, ex-Metakognition) qui s'occupe de l'instrumentation et du chant. Il a à son actif, depuis sa création en 2011, quatre albums, deux splits, un EP et une compile. Un musicien plutôt productif, qui nous réserve donc son dernier album en date, « Ghost Light ». Il est sorti l'an dernier via le label Hypnotic Dirge Records.

L'artwork est sobre, noir avec le dessin d'une nébuleuse dans les tons rouge orangé. Bien que simple, il est efficace, attache l'œil et permet de se plonger dans l'univers du musicien.

Le Black Metal proposé par Galaktik Cancer Squad est qualifié de Progressif. Elément caractéristique de cela : la durée des cinq morceaux qui composent l'album allant de 7 minutes à un quart d'heure.
L'instrumentation, loin d'être aussi complexe que l'on pourrait s'y attendre, s'inscrit au chemin de plusieurs styles qui se marient extrêmement bien, jouant sur les atmosphères. Au sein du même morceau, nous retrouvons des éléments Post-Black puis le musiciens passe sur des parties plus Ambient comme sur 'Ethanol Nebula'. 'In lichterlosen Weiten' est un morceau qui alterne aussi entre les styles avec des parties plus mélodiques et un clavier présent, qui permet de créer des ambiances différentes dans l'esprit de 'Aspera Hiems Symfonia' d'Artcurus ou même très mélancoliques. Mais là encore, dans le même morceau, rien n'est semblable au début. La fin de celui-ci s'inscrit plus dans un Black Metal traditionnel, avec un tempo plus rapide et des riffs violents, comme sur 'When the Void Whispers My Name'.
Le côté Progressif se ressent lors de certaines parties de guitare comme sur le morceau 'Hypnose' qui est, là, soutenu par un clavier aux sonorités purement progressives, qui donne un aspect ''spatial'' à la musique.

Le chant est un très bon soutien aux parties Black Metal et permet d'éviter, à nous auditeurs, de nous ennuyer avec des parties qui pourraient être trop atmosphériques et sans variations. Même s'il n'y a pas de grande variation dans le chant, son utilisation ponctuelle est intelligemment utilisée pour éviter, là aussi, la monotonie d'un album qui pourrait être trop long sans cela. Le titre éponyme de l'album, 'Ghost Light', en est le parfait exemple, avec des temps calmes, mélodiques puis d'autres violents et rapides.

Malgré des points forts indéniables, l'album possède quelques faiblesses. Certes, il varie et cela permet d'éviter l'ennui. L'alternance du Post-Black, de l'Atmosphérique Black, du Black et du Prog est un point fort. Mais aussi un point faible car ces parties manquent d'originalité et de personnalité, bien que leur utilisation soit bien faite. Elles restent très traditionnelles. On regrette le manque de parties plus progressives comme sur 'Hypnose' qui permettent de retranscrire musicalement les nébuleuses spatiales. D'autant plus que la musique est au centre du travail de Galaktik Cancer Squad.

« Ghost Light » est donc un très bon album pour tout amateur de Post / Atmosphérique / Black Metal mais qui pêche sur son côté progressif. Il gagnerait à développer celui-ci pour trouver une personnalité musicale originale et jouer, de ce fait, plus facilement avec les autres styles, pour continuer à briser les barrières entre ces derniers.

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Auteur : Morgan

  

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